Édition intégrale des textes, chansons, saynètes et sketchs présentés au
1er festival d’Humour Maçonnique d’Aix en Provence
Présentation du festival |
ça décolle sur les colonnes
1- Chanson des FF\MM\ |
Immersion en salle humide
1- Aux Trois Frères |
Entracte Paella
1- Intro loufoque Final 1- Jules ou le faux frère
|
Présentation du festival |
Badge extrait de la carte postale “spéciale Festival” Aquarelle de Christiane |
Les organisateurs étaient identifiables à leur badge à tête de bouffon. On reconnaissait notamment : – A l’accueil (parking et entrée) : Nadine, Lydie, Bernard, Jérémy, Christophe, Hervé & Gérard – A l’antenne médicale : les deux Françoise (M&L) (c’est là qu’était présenté le cordonitor avec sa délirante notice d’utilisation conçue par François Régis) – Au café : Agnès – Au bar : Juan – Speakeur : Henri – Et partout à la fois : Christiane, Alain et Pierre |
Dans la cour du site de Venaqui, avant l’entrée dans les salles de spectacle.
Discours de Juan, prononcé par Julio
Sœurs et Frères, amis, je veux vous raconter Comment est née l’idée, farfelue s’il en est, D’un Festival d’Humour – et de plus Maçonnique ! Ils étaient sept frangins d’un âge canonique Ayant usé depuis longtemps leur tablier Servi tous les plateaux, vu tous les Ateliers, Écouté mille planches… et pourtant toujours là. Bref, du train-train maçon, ils étaient un peu las. Et surtout, et surtout, et quel que soit le rite, Ils trouvaient que partout régnait la cordonite Et que – hélas – la foi de leur jeunesse Pour la Maçonnerie se teintait de tristesse. Or, de tous ces bouffons, un plus fou que les autres, |
Les autres ont d’abord refusé L’un voyait le 33 lui passer sous le nez… L’autre craignait la radiation exécrable… Celui-ci ne pourrait plus être vénérable…) Ils se sont disputés mais, après des agapes Bien arrosées, pleins comme le Saint Pape, Ils ont enfin accepté car ils ont pigé Que cette fête serait celle de l’Amitié. Nous partîmes bien sept, mais par un rompt renfort Nous fûmes bientôt trente en arrivant au port…ail de Venaqui. Je ne vous dirai pas le nombre de ripailles, Mais aussi de boulot : ce fut un vrai travail ! Si demain c’est un four on connaît l’accusé…
|
Première partie : “ça décolle sur les colonnes” |
Le lieu représente un temple maçonnique
Hamid aux colonnes d’harmonie, Henri Maître des Cérémonies
1 – Chanson des FF\MM\
Chanson interprétée par Julio
Vieille chanson recueillie par le Frère A. Landry vers 1900
Musique de Maurice Gloton
1 La gent dévote entre elle s’interroge Et veut savoir ce que le Franc-maçon Peut bien tramer au fond de chaque loge Pour mériter de passer pour démon Qu’elle s’attache à sonder ce mystère Elle pourra vite s’apercevoir Que le maçon ami de la lumière N’est pas aussi diable qu’on le fait noir.2 Nous faisons fi des quartiers de noblesse Des blasons d’or des rentes sur l’État Nous méprisons les titres les richesses Et le clinquant et le faste et l’éclat Nous soutenons nos Frères en détresse Et leurs enfants voués au désespoir Celui qui fait ces actes de sagesse N’est pas aussi diable qu’on le fait noir. |
3 Nous pratiquons le culte de la France Et nous aimons chacun notre prochain Nous appliquons la loi de tolérance A tous qu’on soit juif musulman chrétien Nous haïssons c’est notre unique haine Les seuls cafards amis de l’éteignoir Les Francs-maçons vous le croirez sans peine Ne sont pas si diables qu’on les fait noir.4 Les Francs-maçons ont un secret terrible Je ne saurais vous le dissimuler Promettez-moi si la chose est possible De le garder je vais le révéler C’est d’inspirer une terreur sans borne Au goupillon au sceptre à l’encensoir Le Franc-maçon ne portant point de cornes N’est pas aussi diable qu’on le fait noir. |
2 – Qu’ c’est éprouvant !
Chanson interprétée par l’auteur des paroles Julio
Sur l’air de “Je n’suis pas bien portant” immortalisé par Ouvrard
1 Depuis que je suis apprenti C’est pas rigolo entre nous Je travaille jusqu’à minuit Et je passe en loge un temps fou. Mais plutôt que de progresser J’ai des doutes de tous les côtés :REFRAIN J’ai le rite qui m’irrite Les symboles qui flageolent L’rituel qui chancelle La fermeture qui est pas sûre Avec par d’ssus l’marché Le pavé déchaussé Et la voûte étiolée Le soleil dans la lune Et la lune qui sommeille Le Delta sans éclat La lumière qui est pas claire Le GADLU qui en peut plus Et les grades qui s’dégradent Le premier épuisé Le second qui se came Le troisième qui rame L’quatrième qui essaime Et l’trente-trois qu’ça laisse froid…Ah mes frères qu’c’est éprouvant d’faire partie des Franc-macs Ah mes sœurs qu’c’est éprouvant, je suis du Grand Orient 2 REFRAIN 3 …/… |
REFRAIN J’ai le rite qui m’irrite Les symboles qui flageolent L’rituel qui chancelle La fermeture qui est pas sûre Avec par d’ssus l’marché Le pavé déchaussé Et la voûte étiolée Le soleil dans la lune Et la lune qui sommeille Le Delta sans éclat La lumière qui est pas claire Le GADLU qui en peut plus Et les grades qui s’dégradent Le premier épuisé Le second qui se came Le troisième qui rame L’quatrième qui essaime Et l’trente-trois qu’ça laisse froid…Et puis j’ai rajouté Entre nous c’est pas tout Les colonnes qui détonnent Quand le Nord y s’dénude Et qu’le Sud y perd le Nord Les plateaux sont pâlots L’Vénérable à l’Orient Et ses deux Surveillants Tout ça c’est pas brillant Et l’Collège d’Officiers Qui en a rien à cirer Le S’crétaire sur les nerfs L’Orateur radoteur L’Trésorier qui est fauché Et l’Frère Hospitalier Dont le tronc s’est barré Le Couvreur querelleur Quand l’Expert exagère L’Architecte qui s’entête L’Apprenti sapristi Qui parle en plein midi. En plus d’ça j’te cache pas Les outils quel souci ! La truelle qui se pelle Le compas raplaplat Le maillet trop inquiet Les équerres trop pépères Le ciseau cet idiot Sur sa pierre n’est pas fier Les bougeoirs dérisoires Les bougies rikikies Les grenades qui s’balladent Et la chaîne qui se traîne Le triangle qui s’étrangle Le Grand-Livre qui s’enivre Le scrutin qui a les boules Et les boules qu’on a repeintes Blanches et noires elles se marrent Les enquêtes très surfaites Le bandeau travelo L’cabinet désuet Les voyages d’un autre âge Le calice plein d’malice Le parjure sans figure L’instruction qui est bidon Et j’ne te dirai pas Que les pas ne suivent pas Qu’l’attouch’ment est poignant Le serment larmoyant Et le signe pas très digne La batterie sans esprit Le mot d’passe qui se casse L’mot sacré trop athée La musique trop laïque Et encore le record Les décors s’édulcorent L’tablier délassé La bavette fluette Le cordon bien trop long Les sautoirs illusoires Les bijoux sur les g’noux! |
Ah mes frères qu’c’est éprouvant d’faire partie des Franc-macs Ah mes sœurs qu’c’est éprouvant, je suis du Grand Orient ! |
3 – Les impressions d’initiation de Madame Marcelle Guingois
Sketch écrit et interprété par Vivette et Hélène, avec la participation de Claudine.
V\M\: L’ordre du jour appelle aujourd’hui les impressions d’initiation de Madame Marcelle de Guingois.
S \M\C \Veuillez aller chercher Madame Marcelle de Guingois et la conduire au plateau de l’Oratrice.
La V\M \a la gratouille, se gratte le dos avec le maillet.
(La S\ Marcelle se lève) Oh… faut pas que j’oublie mes lunettes ! (Elle fouille dans son sac nerveusement, les trouve, repose le sac sur les genoux de son voisin ou voisine).
Gardez-le bien surtout… on sait jamais ! (Elle avance; elle a relevé sa robe d’un côté pour bien montrer ses chaussures).
V\M\: Prenez place, ma sœur.
Marcelle : (s’assied en relevant sa robe, rajuste ses cheveux ; chausse ses lunettes, s’aperçoit que le plateau n’est pas stable, des clous dépassent. Se lève, prend le maillet de la V\M\, tape en chantant ” si j’avais un marteau… “)
C’est plus fort que moi ! Pour moi, il faut que tout soit d’équerre, sinon je peux pas travailler.
V\M\: Ma sœur, n’oubliez pas que vous êtes ici dans un temple, non sur un chantier, quoi que…
- : (rendant le maillet) Je m’escuse… j’ai pas l’habitude.
V\M\: (un peu excédée, se gratte de plus belle) Prenez place, je vous en prie. Nous vous écoutons.
- (s’installe) Y a pas de micro ? Bon, tant pis, on fera sans. (Elle prend une grande respiration, regarde l’assemblée) Ah ! vouèille, c’est pas mal vu d’en haut. Quand je vais le raconter à mes copines, elles vont pas le croire.
V\M \: Je vous en prie, ma sœur.
- : Je me présente : Marcelle de Guingois. Mon père, ce héros au sourire si doux….
V\M \: Parlez-nous de vos impressions d’initiation, non de votre famille.
- : D’accord, pas de problème. Oh pétard, ça a bien commencé ! On m’a d’abord enfermée dans un cabinet ! Vouèille… pas les W.C., non… un cabinet de réflexion qu’on m’a dit. Oh fan… la trouille que j’ai eue !
Un crâne de mort, un panneau où on te dit que si tu es pas content tu peux aller te faire voir… un coq… je te demande un peu… j’ai rien compris. Des os, et pourquoi faire… un pot-au-feu peut-être ? Et alors, la cerise sur la gâteau… le testament ! Mais c’est que j’ai pas encore envie de mourir, moi. De toute façon j’ai mis que des conneries. Je raconte pas ma vie à tout le monde, moi.
V\M\: Bien ! Poursuivez. Passons à la cérémonie proprement dite.
- : Qué cérémonie ? Du folklore, oui. On m’a mis un bandeau sur les yeux, on m’a fait monter un escalier plein de virages, arrivée en haut, on m’a dit d’enlever mes chaussures, mes bijoux… même la médaille que m’a offert Antonin ” aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain “.
V\M\: Ma sœur, tout vous a été rendu, en fin de cérémonie.
- : Vouèille… à la fin ! Je me suis fait un brave souci, vous savez ! On m’a enchaînée. On m’a fait taper à la porte et en plus, pour rentrer on m’a dit de me courber… avec mon tour de rein… oh fan… j’ai souffert !
V\M\: Bon, Madame de… non, ma sœur, parlez-nous de vos impressions, non de vos maux.
- : Vous avez raison, escusez-moi. Bon, où j’en étais ? Ah oui. Je suis rentrée, on m’a posé des questions, j’ai répondu. Après ça on m’a fait marcher… on a appelé ça des voyages ! Tout ça dans un tintamarre incroyable. Vous avez cherché à me faire perdre l’équilibre ! Vous pouvez toujours courir… j’ai tellement l’habitude de chavirer… c’est pas ici que je vais perdre pied !
V\M\: Vous avez toujours été soutenue. Le but n’était pas de vous faire tomber, mais de vous éprouver.
- : Ah vouèille, m’éprouver ! Après on m’a fait boire, deux fois. La première, ça allait, mais la deuxième… c’était tellement amer que j’ai failli tout cracher. Heureusement qu’après on m’a fait de l’air, ça m’a fait passer l’envie de vomir. Oh et puis, je sais plus, je vous raconte en gros.
V\M\: C’est cela, c’est cela. Allons au fait.
- : Qué fait ? Ah vouèille, vous voulez parler de la lumière ? Oui, c’était pas mal, surtout la musique. Remarquez, moi je préfère Dalida… mais c’était bien.
V\M\: Bon, en conclusion, vous êtes contente ?
- : Contente ? Si on peut dire… oui… sauf que j’ai pas retenu tout ce qu’on m’a montré : trois pas sur le côté; pourquoi pas devant ? Saluer… j’ai oublié qui et dans quel ordre. On m’a fait répéter (ça je l’ai retenu) ” je ne sais ni lire ni écrire ” ! Pétard… moi qui étais la première en lecture et écriture… pourquoi faut dire ça ? (Elle rit)
Et puis on m’a demandé mon âge. Pourquoi trois ans ? Faudra qu’on m’esplique. Enfin je me suis plus posé de question, je me suis dit ” on verra bien, faut faire confiance, pas vrai ?
V\M\: En quelque sorte, vous êtes prête à commencer votre chemin parmi nous ?
- : Bien sûr, pas de problème. Je crois même que je vais en parler à mes copines. Y a encore de la place ? J’aurai une réduc si je vous envoie du monde ?
V\M \: Voyons, ma sœur, sachez qu’en Maçonnerie l’argent ne compte pas, nous sommes au-dessus de cela.
- : Alors, j’ai fini. Je peux m’en aller ? C’était bien, ce que j’ai dit ?
V\M\: Autre règle : chez nous, pas de commentaires. Un travail ne se juge pas, n’oubliez jamais cela.
- : J’ai compris. (Elle se lève, embrasse très chaleureusement la V\M\ qui en perd le souffle).
V\M\: Sœur M\C\ veuillez raccompagner notre sœur à sa place.
- suit la M\C \en saluant la foule, ravie, s’assied, reprend son sac qu’elle pose sur ses genoux.
4 – A Thalie
Chanson interprétée par Claudine
Sur l’air de “Rue Saint Vincent” de Aristide Bruant
Paroles de Julio
Elle portait sur sa robe noire Une médaille bizarre Au symbole troublant On l’app’lait Soeur, l’était jolie L’allait en tenue à Thalie Depuis vingt ans. Elle retrouvait dans l’atelier Ses soeurs rescapées D’un bandeau éprouvant Qu’on a clouées dans les parvis Six mois, c’est la règle à Thalie Depuis vingt ans. Elle faisait déjà des travaux Dans le style G.O. .Pas vraiment transcendant Pour ça qu’elle resta apprentie Dix ans ! Comme on Preste à Thalie Depuis vingt ans. La dernière fois qu’elle fit une planche Elle était si blanche Qu’en la raccompagnant La maîtresse de Cérémonie Pâlit aussi d’être à Thalie Depuis vingt ans. |
Elle avait peu connu ses frères Car dans sa loge mère On d’meurait très prudent Avec les frères de l’orient qui Casaient leur femme à Thalie Depuis vingt ans. Un soir d’tenue d’Saint Jean d’été Elle rencontra Dédé… (Non, c’était une autre fois !) Un soir d’tenue d’Saint Jean d’hiver Elle rencontra Bébert Qui v’nait du Grand Orient Les frères d’Puteaux en furent meurtris C’est eux qui courtisaient Thalie Depuis vint ans.Bébert qui planait a Memphis Lui a fait un fils Maint’nant adolescent Une vraie p’tite brute mais qui est polie Comme la pierre l’est a Thalie Depuis vingt ans. |
5 – Les maçons malades de la cordonite
Dit par Pascale
Parodie de la fable de La Fontaine : les animaux malades de la peste
Texte de Julio
Un mal qui pourrit tous les cœurs, Mal que le Rite en ses erreurs Inventa pour bouffir les frustrés de la terre, La cordonite(puisqu’il faut la nommer carrément) Capable d’embourrer en un soir un orient Faisait aux francs-maçons misères. Ne la chopaient pas tous, mais tous étaient frappés : On n’en voyait point d’occupés À guetter le sourire d’un nouvel apprenti ; Nulle planche n’excitait leur envie ; Ni baisers ni regards n’osaient Chauffer les cœurs qui battaient froid, Hors des colonnes on s’étrillait : Plus d’amour, partant plus de joie. Le Grand Maître tint conseil et dit : Mes chers amis, Je crois que le Rite a permis Pour nos ego cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie au tollé de nos loges en courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. Hiram nous apprend qu’en de tels accidents On fait de pareils dévouements ; Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L’état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes rêves de cordon J’ai soudoyé force maçons. Qu’y ai-je gagné ? Plus de nuisance ! Même il m’est arrivé quelquefois de berner Un Véné.Je me dévouerai donc s’il le faut ; mais je pense Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. |
Maître, dit un baveux, c’est trop de bonne foi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Eh bien, dans le sens du poil, faire moult caresses Est-ce un délit ? Non, non. Vous les fîtes Grand Maître En les flattant, enfin paraître. Et quant au Véné l’on peut dire Que l’aveuglait la fatuité, Étant de ces gens là qui sur les initiés Se font un chimérique empire. Ainsi dit le baveux, et faux-culs d’applaudir. On n’osa trop approfondir Des Élus, des Illustres, ni des autres puissances, Les moins pardonnables déviances. Les plus encordonnés boursouflés de dédain Au dire de chacun, étaient de petits saints. Un frère vint à son tour et dit : j’ai souvenance Qu’en tenue, second Surveillant, Le devoir, le maillet, le plateau et je pense Quelque zèle aussi me poussant, J’ai mouché un ancien qui ne tenait sa langue. J’en avais certes le droit, mais quelle prétention ! A ces mots on cria haro sur ce bouffon. Un Orateur en verve prouva par sa harangue Qu’il fallait dégrader ce débris de métal, L’impudent, l’effronté d’où venait tout le mal. Sa remontrance fut jugée un cas pendable. Semoncer un vieux sage ! quel crime abominable ! Dépouillé, fut le misérable De son humble maillet, aussi de son sautoir.Selon que vous serez capé ou dégradable, Le pavé paraîtra ou tout blanc ou tout noir. |
6 – La Vénopause
Chanson interprétée par Julien
Sur l’air de : la dernière séance, de Eddy Mitchell.
Paroles de Yves Lal. (Les Loges de la Folie)
La lumière s’éteint déjà La tenue va s’terminer Il tape pour la dernière fois Comme Véné d’son atelier Il agite sa grande épée Les travaux son clôturés Et le voila tout ému C’était sa dernière tenue Appelez le désormais ex-Véné Tous ses FF\ viennent l’embrasser Faut-il sourire ou pleurer Il le connaît son destin S’asseoir sur l’strapontin Jouer au p’tit conseiller Lui qui savait manager Ça y est i s’passe quelque chose Mais il en devine la cause Il commence dès maintenant sa Vénopause Bye Bye le héros bien aimé Par ses FF\ adulé Bye bye ce style inégalé Sublimant l’atelier, l’atelier |
Dans l’Olympe des ex-vénés Il y rejoint ses aînés Tous déjà au bar scotché Verbe haut, un peu bourrés C’était quand même mieux d’leur temps Que de pointures à l’Orient Ils connaissent cette solitude Du pouvoir et d’l’altitude Tout comme eux il passe à la vénopause Bye Bye les planches si inspirées D’ses brillants invités Bye Bye toutes ces COD Finement manipulées, hé wouais ! Déjà loin l’vénéralat Il va falloir se décider Rentrer au Chapitre ou pas Mais vont-ils le mériter Recommencer une carrière Aussi brillante que la première Déjà pour lui çà s’impose L’avenir est déjà plus rose Pour ses FF\ que c’est dur la vénopause |
7 – J’ m’appelle Jakin
Chanson interprétée par Julien
Sur l’air de “J’ m’appelle Alphonse” de Linda Lemay
Paroles de Julien et Julio
J’m’appelle Jakin c’est pas d’ma faute C’est mes parents qui m’ont fait l’coup Ça aurait pu tomber sur un autre On était neuf garçons chez nous J’sais pas pourquoi j’ai eu c’prénom C’est aussi nul que Joabem Dans ma famille sont tous maçons Mais y a des limites quand même J’sais pas à quoi ils ont pensé Ils d’vaient être pompettes ou quèqu’chose Un soir d’tenue qu’ils sont rentrés Ils avaient trop bouffé d’la gnose Oh pas d’danger que j’le claironne On s’vante pas d’un nom comme le mien Il vaudrait mieux que j’m’en tamponne C’est le conseil de mes frangins Une sœur qu’j’avais connu comme telle Mais vous savez changer d’prénom Parait qu’un temple à Babylone |
Et puis comme je suis fonctionnaire Et qu’sur mon badge on lit Jakin Dans les couloirs des Ministères On m’fait gli gli dans l’creux d’la main Sûr que si j’étais moins d’équerre En plus de piquer les oboles Des apprentis j’garderais le salaire Et je deviendrais roi du pétrole. Illustre Jakin, ce s’rait beau J’ s’rais Grand Maître à Opéra Si j’utilisais mes réseaux Je serais sans doute rendu là Et comme un jour faudra qu’je meure Le cap sur l’Orient éternel, En quittant ce monde moqueur A l’Architecte je ferai appel J’m’appelle Jakin, J’suis d’la maison Ramenez moi sur ma colonne
|
8 – Le Dignitaire et le Bouffon
Parodie de la fable de La Fontaine : “la Mort et le Bûcheron”
Dit par Monique
Texte de Julio
Un Très Illustre Frère tout couvert de bijoux,
Sous le faix des honneurs aussi bien que des ans
Gémissant et courbé allait en se mirant,
Et tâchait d’accrocher un sourire à ses joues.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de grimace,
Il met bas ses métaux, il s’observe la face.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est en loge ?
En est-il un plus triste pendant le tour d’horloge ?
A l’Orient tant de fois, mais jamais de maillet.
Les saluts, les hochets, les Convents, les Congrès
Les bougies, les voûtes d’acier
Lui font d’un Dignitaire le portrait tout craché.
Il appelle un Bouffon, il arrive enjoué,
Lui demande ce qu’il faut faire…
C’est dit-il afin de m’aider
A briser ce miroir ; il pourrit ma carrière.
Un bon rire vient tout guérir
Mais ne bougeons d’où nous sommes
Plutôt paraître et mentir
Semble la devise des hommes.
9 – Mon frère Boaz
Chanson interprétée par Alain
Sur l’air de “l’ami Bidasse” de Fernandel
Paroles de Julio
1 Quand j’suis sorti de la brumasse Et qu’on a fêté mes trois ans, L’parrain m’a dit : ” Y’a l’fils Boaz Qui lui aussi est impétrant, Tu devrais faire sa connaissance. ” J’ai fait c’que m’a dit mon parrain Et d’puis qu’je suis dans l’Obédience Boaz c’est mon meilleur frangin. Comme on a suivi l’Instruction On nous a élevé Compagnon.REFRAIN Avec mon frère Boaz, On se quitte jamais, attendu qu’on est Tous deux natifs d’la race Des frères d’la rue Cadet. On a l’âme sereine Et les bras ballants, tournés vers l’Orient Nos regards se promènent ça nous fait passer l’temps. 2 Lorsqu’en tenue y’a des bobonnes Qui viennent parfois nous visiter, Avec Boaz, ben, on s’étonne Qu’on n’est pas pour la mixité. On cache notre concupiscence On fait pas voir qu’on est pressé De mieux faire leur connaissance Et par trois fois d’les embrasser. Mais comme on s’fait traiter d’ ” phallo ” Alors on reste comme deux ballots. |
REFRAIN Avec mon frère Boaz, On se quitte jamais, attendu qu’on est Tous deux natifs d’la race Des frères d’la rue Cadet. On s’dit qu’on a d’la veine Et le cœur battant pour le sexe charmant On attend qu’elles reviennent, ça nous fait passer l’temps. 3 On va souvent voir l’Vénérable Pour lui d’mander son opinion. Aux agapes on s’empresse à table Pour lui servir double ration. ” Vous d’vriez lui cirer les godasses ” Que nous a dit le Surveillant. Dans l’atelier, moi et Boaz, Comme nous y’a pas plus méritant. Comme on a lu tout Anderson On a même eu d’la promotion.REFRAIN Avec mon frère Boaz On se quitte jamais, attendu qu’on est Tous deux natifs d’la race Des frères d’la rue Cadet. Et plus tard trent’ troisième, On s’dira souvent : Vrai ! Au Grand-Orient, (tu t’en souviens Boaz ?) On a fait des fredaines, On a bien passé l’temps |
10 – Le tronc des veuves
Piécette interprétée par Catherine C, Catherine L, Agnès ,Henri, Dominique.
Texte collectif sous la direction de Dominique.
Réception par le Roi Salomon, des 3 veuves Balkis, Isis et Mme Hiram mère, venant réclamer le tronc !
Le Récitant : Vénérable Maître et vous tous mes Frères et Soeurs D’obédiences diverses mais tous de bonnes mœurs Vous ne manquez jamais lorsque le tronc circule D’ajouter votre obole au modeste pécule Qui ira à la Veuve apporter réconfort. Savez vous qu’il s’agit d’un énorme trésor ? Faisons si vous voulez la multiplication 130 247 Francs Maçons En France seulement, soulignons bien la chose. En comptant à 10 Francs la pièce qu’ils déposent Dans le tronc 20 fois l’an, cela nous fait en Francs Vingt six Millions quarante neuf mille quatre cents. Nous parlons là bien sûr de Francs lourds et nouveaux, Ou si vous préférez 4 Millions d’Euros. Ce fabuleux trésor constitue une manne Qui vaut bien, en ces temps, qu’une veuve se damne. Le bon roi Salomon, sage en son jugement, En reçoit trois ce jour devant ce parlement. Qui chacune prétend être la légitime A qui doit revenir jusqu’au dernier centime Le contenu des troncs, car elle est dans la m… Et qu’il n’est pas question que cet argent se perde.Salomon : Devant nous Salomon, comparaissent ce jour Madame Isis, veuve Osiris l’astre du jour. Elle vient de Memphis faire sa plaidoirie. Veuve de Tyr, de la tribu des Nephtali, Madame Hiram mère prétend nous réclamer La somme qu’à son fils nous n’aurions pas payée. La troisième dame enfin est Reine de Saba Et se dit veuve aussi sous le prétexte bas Qu’elle partagea la couche du regretté Hiram. Vous avez la parole ; je vous écoute, Mesdames.Isis : Vous que l’on nomme ici les Fils de la Lumière, De votre mère Isis vous pouvez être fiers. Fidèle au souvenir de mon défunt époux Que son frère découpa en de tout petits bouts, Je travaille sans relâche à ce puzzle complexe. J’en ai tous les morceaux : il me manque le sexe. Rechercher des morceaux et sur l’eau et sur terre N’est pas un tri marrant mais bien une galère. D’autant que pauvre veuve ayant à charge Horus, J’ai perdu mon argent avec de l’emprunt russe ! Il me manque un morceau de ce pauvre Osiris Pour qu’il repose entier sur la terre de Memphis. Donnez moi les moyens de continuer ma quête : Envoyez moi l’argent de tout’s les loges qui quêtent. Le Récitant : Mme Hiram mère : Balkis : |
Le récitant : Voilà bien un discours de grande courtisane ! D’abord elle se couche, ensuite elle pavane. Il est temps maintenant, Salomon, de juger. Notre tronc de la veuve, à laquelle l’octroyer ?Salomon : Tu es très belle Iris, et tu es jeune encor. Nul besoin de parure, diamant, argent ou or. Au concours de beauté de la ville de Memphis, Tu seras Miss Raïm ; et tu auras des fils Qui dans les temps futurs toujours t’honoreront. Pour ton seul souvenir, ils se réuniront. Ne t’arrêtes pas ainsi ; continue ton voyage. De l’argent pas besoin : je t’exclue du partage.Isis : Voyager sans argent, il croit que c’est facile Toujours faire la manche, et tendre la sébile. Avec pour seul viatique mon très vieux passeport, Je serai la madone de vos aéroports.Salomon : Et toi Balkis, saches que la noblesse N’est pas uniquement une histoire de fesses. Tu évoques le travail de tous les ouvriers Crois tu que d’un salaire ils soient tous assurés ? Tu seras reine, Balkis, la reine du reggae. Le monde entier dans’ra sur l’air de Bob Marley. Être de la jeunesse toujours l’inspiratrice, Vaut mieux que de toucher une part des bénéfices. Balkis : Salomon : Mme Hiram mère : Le Récitant : Salomon : Le Récitant :
|
11 – Je m’voyais déjà
Chanson interprétée par Anita
Sur l’air du même titre de Charles Aznavour
Paroles de Julio (version féminine)
Dés mes 5 ans, j’ai quitté les colonnes Pour voyager vers des orients lointains J’ai visité des ateliers sans hommes J’ai travaillé à des rites égyptiens. Chez Soeur Lilie, pour fêter ma carrière J’ai fait broder ce cordon canari Les décors, la Veuve et deux trois frères esseulés Ont eu raison de mes économies.J’me voyais déjà Présidente de l’Ordre Sous voûte d’acier et maillet battant j’étais accueillie J’me voyais déjà à donner des ordres A des Vénérables qui n’étaient pour moi que des apprentis J’étais la plus grande des Sérénissimes Même les 33ème du Suprême Conseil m’accueillaient debout J’étais tout en haut de la pyramide Nul ne portait mieux que moi ce sautoir pendu à mon cou.Ma pierre s’est fêlée bien sur sous de maints taillages Mais le geste est là, mes coups sont précis et j’ai du ressort Mes sens ont faibli un peu en prenant de l’âge Mais sur le métier, j’connais les outils et je planche encore. Rien que sous mes pieds, de tenir l’équerre Et voir devant moi des frères éblouis j’ai le coeur battant Je perçois toujours un maigre salaire Mais au fond de moi je suis sur pourtant d’être méritant. …/… |
Ce cordon bleu, y’a trente ans que j’le porte Et mes gants blancs sont bouffés aux 10 doigts. Pour être élue j’ai écouté aux portes J’ai intrigué, j’ai dit n’importe quoi. Je n’ai connu que des plateaux faciles Des loges bleues qui étaient sans éclat J’ai tenté d’essaimer pour porter un cordon J’ai spéculé sur mon initiation.J’me voyais déjà paraître à la Une Des plus grands hebdos et dans Paris-Match en photo couleur J’me voyais déjà signer de ma plume Des déclarations reprises au journal télé de 20 heures. Je représentais si bien l’Obédience Que la République braquait sur mon nom tous ses projecteurs. Je parlais si fort avec éloquence Que j’épouvantais les vols de corbeaux et les imposteurs.J’ai tout essayé pourtant pour monter en grade J`ai fait les convents et j’ai fréquenté les loges de Paris Si tout a raté pour moi, si je suis en rade Ce n’est pas ma faute mais celle de mes maîtres qui n’ont rien compris. Je n’aurais jamais eu droit au Chapitre D’autres ont réussi avec peu de foi et beaucoup de bruit J’étais trop secrète, muette comme une huître Mais un jour viendra je leur montrerai… celle que je suis ! |
12 – Mon Oncle Sosthène
Extrait de la nouvelle de Guy de Maupassant (texte contre la bêtise plus qu’anti-maçonnique)
Dit par Patrick
Maupassant avait été pressenti par l’écrivain Catulle Mendès pour devenir franc-maçon en 1876. L’auteur de Bel ami refusa car il méprisait les idéaux quels qu’ils fussent.
Il n’est donc pas étonnant de voir la franc-maçonnerie mise à mal par Maupassant dans la nouvelle ” Mon oncle Sosthène “.
Mon oncle Sosthène était un libre-penseur comme il en existe beaucoup, un libre-penseur par bêtise. On est souvent religieux de la même façon. La vue d’un prêtre le jetait en des fureurs inconcevables ; il lui montrait le poing, lui faisait des cornes, et touchait du fer derrière son dos, ce qui indique déjà une croyance, la croyance du mauvais oeil. Or, quand il s’agit de croyances irraisonnées, il faut les avoir toutes ou n’en avoir pas du tout. Moi qui suis aussi libre-penseur, c’est-à-dire un révolté contre tous les dogmes que fit inventer la peur de la mort, je n’ai pas de colère contre tous les temples, qu’ils soient catholiques, apostoliques, romains, protestants, russes, grecs, bouddhistes, juifs, musulmans. Et puis, moi, j’ai une façon de les considérer et de les expliquer. Un temple, c’est un hommage à l’inconnu. Plus la pensée s’élargit, plus l’inconnu diminue, plus les temples s’écroulent. Mais, au lieu d’y mettre des encensoirs, j’y placerais des télescopes et des microscopes et des machines électriques. Voilà !
Mon oncle et moi nous différions sur presque tous les points. Il était patriote, moi je ne le suis pas, parce que le patriotisme, c’est encore une religion. C’est l’oeuf des guerres.
Mon oncle était franc-maçon. Moi, je déclare les francs-maçons plus bêtes que les vieilles dévotes. C’est mon opinion et je la soutiens. Tant qu’à avoir une religion, l’ancienne me suffirait.
Ces nigauds-là ne font qu’imiter les curés. Ils ont pour symbole un triangle au lieu d’une croix. Ils ont des églises qu’ils appellent des Loges avec un tas de cultes divers : le rite Écossais, le Rite Français, le Grand Orient, une série de balivernes à crever de rire.
Puis, qu’est-ce qu’ils veulent ? Se secourir mutuellement en se chatouillant le fond de la main. Je n’y vois pas de mal. Ils ont mis en pratique le précepte chrétien : ” Secourez-vous les uns les autres. ” La seule différence consiste dans le chatouillement. Mais, est-ce la peine de faire tant de cérémonies pour prêter cent sous à un pauvre diable ? Les religieux, pour qui l’aumône et le secours sont un devoir et un métier, tracent en tête de leur épîtres trois lettres : J.M.J. Les francs-maçons posent trois points en queue de leur nom. Dos à dos, compères.
Mon oncle me répondait : ” Justement nous élevons religion contre religion. Nous faisons de la libre pensée l’arme qui tuera le cléricalisme. La franc-maçonnerie est la citadelle où sont enrôlés tous les démolisseurs de divinités. ”
Je ripostais : ” Mais, mon bon oncle (au fonds je disais : ” vieille moule “), c’est justement ce que je vous reproche. Au lieu de détruire, vous organisez la concurrence ; ça fait baisser les prix, voilà tout. Et puis encore, si vous n’admettiez parmi vous que des libres penseurs, je comprendrais ; mais vous recevez tout le monde. Vous avez des catholiques en masse, même des chefs du parti. Pie IX fut des vôtres, avant d’être pape. Si vous appelez une Société ainsi composée une citadelle contre le cléricalisme, je la trouve faible, votre citadelle. ”
Alors, mon oncle, clignant de l’oeil, ajoutait : ” Notre véritable action, notre action la plus formidable a lieu en politique. Nous sapons, d’une façon continue et sûre, l’esprit monarchique. ”
Cette fois j’éclatais. ” Ah ! oui, vous êtes des malins ! Si vous me dites que la Franc-maçonnerie est une usine à élections, je vous l’accorde ; qu’elle sert de machine à faire voter pour les candidats de toutes nuances, je ne le nierai jamais ; qu’elle n’a d’autre fonction que de berner le bon peuple, de l’enrégimenter pour le faire aller à l’urne comme on envoie au feu les soldats, je serai de votre avis ; qu’elle est utile, indispensable même à toutes les ambitions politiques parce qu’elle change chacun de ses membres en agent électoral, je vous crierai : ” C’est clair comme le soleil ! ” Mais si vous me prétendez qu’elle sert à saper l’esprit monarchique, je vous ris au nez.
” Considérez-moi un peu cette vaste et mystérieuse association démocratique, qui a eu pour grand-maître, en France, le prince Napoléon sous l’Empire ; qui a pour grand-maître, en Allemagne, le prince héritier ; en Russie le frère du czar ; dont font partie le roi Humbert et le prince de Galles ; et toutes les caboches couronnées du globe!”
Cette fois mon oncle me glissait dans l’oreille : ” C’est vrai, mais tous ces princes servent nos projets sans s’en douter.
– Et réciproquement, n’est-ce pas ? ”
Et j’ajoutais en moi : ” Tas de niais ! ”
Et il fallait voir mon oncle Sosthène offrir à dîner à un franc-maçon.
Ils se rencontraient d’abord et se touchaient les mains avec un air mystérieux tout à fait drôle, on voyait qu’ils se livraient à une série de pressions secrètes. Quand je voulais mettre mon oncle en fureur je n’avais qu’à lui rappeler que les chiens aussi ont une manière tout franc-maçonnique de se reconnaître.
Puis mon oncle emmenait son ami dans les coins, comme pour lui confier des choses considérables ; puis, à table, face à face, ils avaient une façon de se considérer, de croiser leurs regards, de boire avec un coup d’oeil comme pour se répéter sans cesse : “Nous en sommes, hein ? ”
Et penser qu’ils sont ainsi des millions sur la terre qui s’amusent à ces simagrées ! J’aimerais encore mieux être jésuite.
Or, il y avait dans notre ville un vieux jésuite qui était la bête noire de mon oncle Sosthène. Chaque fois qu’il le rencontrait, ou seulement s’il l’apercevait de loin, il murmurait : “Crapule, va ! ” Puis me prenant le bras, il me confiait dans l’oreille : “Tu verras que ce gredin-là me fera du mal un jour ou l’autre. Je le sens. ”
Mon oncle disait vrai. Et voici comment l’accident se produisit par ma faute.
La fin de l’histoire ? vous pourrez la lire sur le site d’humour maçonnique, mais la voici résumée : A l’occasion de la semaine sainte, l’oncle eut l’idée d’organiser un repas gras pour le vendredi. Après force ” tournées de l’Archevêque ” qui consistaient à vider coup sur coup six petits verres remplis de liqueurs différentes, l’oncle dut être ramené chez lui ivre mort. Maupassant eut alors la diabolique idée de lui envoyer le vieux jésuite aux fins d’extrême onction… Le jésuite veilla l’oncle toute la nuit et le lendemain, le prêtre et le maçon étaient devenus les deux meilleurs amis du monde. Et Maupassant de conclure :
” Elle a mal tourné, ma farce ! Mon oncle est converti radicalement. Jusque-là, peu m’importait. Clérical ou franc-maçon, pour moi, c’est bonnet blanc et blanc bonnet ; mais le pis, c’est qu’il vient de tester, oui, de tester et de me déshériter, monsieur, en faveur du père Jésuite. “
(Suite de la nouvelle, non lue lors du festival)
Nous approchions de la semaine sainte. Alors, mon oncle eut l’idée d’organiser un dîner gras pour le vendredi, mais un vrai dîner, avec andouille et cervelas. Je résistai tant que je pus ; je disais : ” Je ferai gras comme toujours ce jour-là, mais tout seul, chez moi. C’est idiot, votre manifestation. Pourquoi manifester ? En quoi cela vous gêne-t-il que des gens ne mangent pas de la viande ? ”
Mais mon oncle tint bon. Il invita trois amis dans le premier restaurant de la ville ; et comme c’était lui qui payait, je ne refusai pas non plus de manifester.
Dès quatre heures, nous occupions une place en vue au café Pénélope, le mieux fréquenté ; et mon oncle Sosthène, d’une voix forte, racontait notre menu.
A six heures on se mit à table. A dix heures, on mangeait encore ; et nous avions bu, à cinq, dix-huit bouteilles de vin fin, plus quatre de champagne. Alors mon oncle proposa ce qu’il appelait la ” tournée de l’archevêque “. On plaçait en ligne, devant soi, six petits verres qu’on remplissait avec des liqueurs différentes ; puis il les fallait vider coup sur coup pendant que des assistants comptaient jusqu’à vingt. C’était stupide ; mais oncle Sosthène trouvait cela ” de circonstance “.
A onze heures, il était gris comme un chantre. Il le fallut emporter en voiture, et mettre au lit ; et déjà on pouvait prévoir que sa manifestation anticléricale allait tourner en une épouvantable indigestion.
Comme je rentrais à mon logis, gris moi-même, mais d’une ivresse gaie, une idée machiavélique, et qui satisfaisait tous mes instincts de scepticisme, me traversa la tête.
Je rajustai ma cravate, je pris un air désespéré, et j’allai sonner comme un furieux à la porte du vieux jésuite. Il était sourd ; il me fit attendre. Mais comme j’ébranlais toute la maison à coups de pieds, il parut enfin, en bonnet de coton, à sa fenêtre, et demanda : “Qu’est-ce qu’on me veut ? ”
Je criai : ” Vite, vite, mon révérend Père, ouvrez-moi, c’est un malade désespéré qui réclame votre saint ministère ! ”
Le pauvre bonhomme passa tout de suite un pantalon et descendit sans soutane. Je lui racontai d’une voix haletante, que mon oncle libre penseur, saisi soudain d’un malaise terrible qui faisait prévoir une très grave maladie, avait été pris d’une grande peur de la mort, et qu’il désirait le voir, causer avec lui, écouter ses conseils, connaître mieux les croyances, se rapprocher de l’Église, et, sans doute, se confesser, puis communier, pour franchir, en paix avec lui-même, le redoutable pas.
Et j’ajoutai d’un ton frondeur : ” Il le désire, enfin. Si cela ne lui fait pas de bien cela ne lui fera pas de mal. ”
Le vieux jésuite, effaré, ravi, tout tremblant, me dit : ” Attendez-moi une minute, mon enfant, je viens. ” Mais j’ajoutai : ” Pardon, mon révérend Père, je ne vous accompagnerai pas, mes convictions ne me le permettent point. J’ai même refusé de venir vous chercher ; aussi je vous prierai de ne pas avouer que vous m’avez vu, mais de vous dire prévenu de la maladie de mon oncle par une espèce de révélation. ”
Le bonhomme y consentit et s’en alla, d’un pas rapide, sonner à la porte de mon oncle Sosthène. La servante qui soignait le malade ouvrit bientôt ; et je vis la soutane noire disparaître dans cette forteresse de la libre pensée.
Je me cachai sous une porte voisine pour attendre l’événement. Bien portant, mon oncle eût assommé le jésuite, mais je le savais incapable de remuer un bras, et je me demandais avec une joie délirante quelle invraisemblable scène allait se jouer entre ces deux antagonistes ? Quelle lutte ? quelle explication ? quelle stupéfaction ? quel brouillamini ? et quel dénouement à cette situation sans issue, que l’indignation de mon oncle rendrait plus tragique encore !
Je riais tout seul à me tenir les côtes ; je me répétais à mi-voix : ” Ah ! la bonne farce, la bonne farce ! ”
Cependant il faisait froid, et je m’aperçus que le jésuite restait bien longtemps. Je me disais : ” Ils s’expliquent. ”
Une heure passa, puis deux, puis trois. Le révérend Père ne sortait point. Qu’était-il arrivé ? Mon oncle était-il mort de saisissement en le voyant ? Ou bien avait-il tué l’homme en soutane ? Ou bien s’étaient-ils entremangés ? Cette dernière supposition me sembla peu vraisemblable, mon oncle me paraissant en ce moment incapable d’absorber un gramme de nourriture de plus. Le jour se leva.
Inquiet, et n’osant pas entrer à mon tour, je me rappelai qu’un de mes amis demeurait juste en face. J’allai chez lui ; je lui dis la chose, qui l’étonna et le fit rire, et je m’embusquai à sa fenêtre.
A neuf heures, il prit ma place, et je dormis un peu. A deux heures, je le remplaçai à mon tour. Nous étions démesurément troublés.
A six heures, le jésuite sortit d’un air pacifique et satisfait, et nous le vîmes s’éloigner d’un pas tranquille.
Alors honteux et timide, je sonnai à mon tour à la porte de mon oncle. La servante parut. Je n’osai l’interroger, et je montai, sans rien dire.
Mon oncle Sosthène, pâle, défait, abattu, l’œil morne, les bras inertes, gisait dans son lit. Une petite image de piété était piquée au rideau avec une épingle.
On sentait fortement l’indigestion dans la chambre.
Je dis : ” Eh bien, mon oncle, vous êtes couché ? Ça ne va donc pas ? ”
Il répondit d’une voix accablée : ” Oh ! mon pauvre enfant, j’ai été bien malade, j’ai failli mourir.
– Comment ça, mon oncle ?
– Je ne sais pas ; c’est bien étonnant. Mais ce qu’il y a de plus étrange, c’est que le père jésuite qui sort d’ici, tu sais, ce brave homme que je ne pouvais souffrir, eh bien, il a eu une révélation de mon état, et il est venu me trouver. ”
Je fus pris d’un effroyable besoin de rire. ” Ah ! vraiment ?
– Oui, il est venu. Il a entendu une voix qui lui disait de se lever et de venir parce que j’allai mourir. C’est une révélation. ”
Je fis semblant d’éternuer pour ne pas éclater. J’avais envie de rouler par terre.
Au bout d’une minute, je repris d’un ton indigné, malgré les fusées de gaieté : ” Et vous l’avez reçu, mon oncle, vous ? un libre penseur ? un franc-maçon ? Vous ne l’avez pas jeté dehors ?”
Il parut confus, et balbutia : ” Écoute donc, c’était si étonnant, si étonnant, si providentiel ! Et puis il m’a parlé de mon père. Il a connu mon père autrefois.
– Votre père, mon oncle ?
– Oui, il paraît qu’il a connu mon père.
– Mais ce n’est pas une raison pour recevoir un jésuite.
– Je le sais bien, mais j’étais malade, si malade ! Et il m’a soigné avec un grand dévouement toute la nuit. Mais vous m’avez dit tout de suite qu’il sortait seulement d’ici.
– Oui, c’est vrai. Comme il s’était montré excellent à mon égard, je l’ai gardé à déjeuner. Il a mangé là auprès de mon lit, sur une petite table, pendant que je prenais une tasse de thé.
– Et… il a fait gras ? ”
Mon oncle eut un mouvement froissé, comme si je venais de commettre une grosse inconvenance ; et il ajouta:
” Ne plaisante pas, Gaston, il y a des railleries déplacées. Cet homme m’a été en cette occasion plus dévoué qu’aucun parent ; j’entends qu’on respecte ses convictions. ”
Cette fois, j’étais atterré ; je répondis néanmoins : ” Très bien, mon oncle. Et après le déjeuner, qu’avez-vous fait ?
– Nous avons joué une partie de bésigue, puis il a dit son bréviaire, pendant que je lisais un petit livre qu’il avait sur lui, et qui n’est pas mal écrit du tout.
– Un livre pieux, mon oncle ?
– Oui et non, ou plutôt non, c’est l’histoire de leur missions dans l’Afrique centrale. C’est plutôt un livre de voyages et d’aventures. C’est très beau ce qu’ils ont fait là, ces hommes. ”
Je commençais à trouver que ça tournait mal. Je me levai : ” Allons, adieu, mon oncle, je vois que vous quittez la franc-maçonnerie pour la religion. Vous êtes un renégat. ”
Il fut encore un peu confus et murmura : ” Mais la religion est une espèce de franc maçonnerie. ”
Je demandai : ” Quand revient-il, votre jésuite ? ” Mon oncle balbutia : ” Je… je ne sais pas, peut-être demain… ce n’est pas sûr. ”
Et je sortis, absolument abasourdi.
Elle a mal tourné, ma farce ! Mon oncle est converti radicalement. Jusque-là, peu m’importait. Clérical ou franc-maçon, pour moi, c’est bonnet blanc et blanc bonnet ; mais le pis, c’est qu’il vient de tester, oui, de tester et de me déshériter, monsieur, en faveur du père Jésuite. ”
13 – Les maçons qui se rient de tout
Chanson interprétée par Claudine
Sur l’air de cette vieille complainte de Damia, “les Goëlands”
Paroles de Julio
1- Les maçons qui se rient de tout Quand ils se retrouvent au trou Parmi les pierres, Comme les païens refroidis Ne s’en vont pas au paradis Trouver Saint-Pierre.2- Ils vont de maillon en maillon Chercher dans les Chaînes d’Union Un dernier souffle À leurs rires et leurs jeux de mots Qui répandaient sur les travaux L’odeur du soufre.3- Faisons s’enfuir tous ces bouffons Qui font planer la dérision Et n’ont de cesse De prétendre sans retenue Nous empêcher de péter plus Haut que nos fesses. |
4- Éloignons ces affreux maçons Qui se rient de nos beaux cordons Et de nos grades Eux qui n’ont jamais retenu Parmi les paroles perdues Que la boutade.5- Écartons-nous de ces tordus Qui se moquent de nos vertus Et ironisent Jusqu’avant le jour du trépas Entre l’équerre et le compas Sur nos sottises6- Les maçons qui se rient de tout Quand ils retourneront au trou Toucher salaire, Comme les païens refroidis N’auront droit en B comme en J Qu’à leur misère. |
14 – Qui sera élu Vénérable ?
Conte rimé déclamé par Hervé
Texte de Julio. Version maçonnique du classique “Celui qui voulait devenir chef”
Lorsque le corps humain fut créé, Les parties du corps décidèrent de s’organiser. Former une loge leur parut un moyen incomparable. Mais chacune des parties voulut devenir Vénérable !Le cerveau dit : Puisque je commande à tous Et que je pense pour vous tous Ce serait bien le diable Que je ne sois point Vénérable ! Le cœur, maîtrisant son émotion, Redouta que les travaux fussent trop raisonnables. – N’est-ce pas, dit-il, une bonne raison Pour m’élire Vénérable ? C’est alors que les jambes mirent les pieds dans le plat : – Sans nous, sans nos compas et nos pas Sauriez-vous progresser ? C’est nous forcément qui serons Véné ! A quoi le nez répondit en nasillant : – Nul ne sait mieux que moi renifler les affaires Et dégoter les meilleurs impétrants. Moi Véné, vous rendrez grâce à mon flair. Les mains se levèrent : – C’est nous qui tenons les outils et travaillons la pierre. Sans nous point de métier. C’est nous qui serons Véné !Les yeux irrités sourcillèrent : – Faut-il encore vous éclairer ! Comment sans nous recevoir la lumière ? Et sans lumière point de Véné ! Le ventre jusqu’alors un peu mou, Les parties intimes comme toujours chatouilleuses La bouche qui s’était tue, décida de l’ouvrir : |
Les poumons restés effacés se gonflèrent, Balayant de chacun les arguments vulgaires. – C’est nous qui donnons le souffle et l’inspiration C’est nous qui serons Véné que ça vous plaise ou non! Oh ! Les oreilles échauffées ne se montrèrent pas tendres : – Vous ne saurez jamais sans nous vous entendre ! Et de conclure, rouges et tendues : – C’est nous qui serons Vénérable… La cause est entendue ! Enfin, le trou du cul s’est levé : – Je demande à être élu Véné ! Les autres parties du corps de rire ! C’est incroyable, Le trou du cul veut être Vénérable ! Alors le trou du cul sur lui-même s’est refermé. Il refusa dès lors de fonctionner. Le cerveau devint fiévreux, les jambes molles refusèrent de le suivre. Les parties du corps n’en pouvant plus Ainsi fut fait… Moralité : Quoi ! Ça vous paraît inconcevable ?
|
15 – L’Apprenti
Chanson interprétée par Julio, auteur des paroles
Sur l’air de “Battling joe” d’Yves Montand
Parce qu’il était un bon patron Il voulut d’venir Franc-maçon. Déjà quand il était gamin On l’avait mis sur le chemin. Son père qui bouffait du curé Disait : “Mon fils s’ra initié”. Et quand il fallut faire le choix D’une obédience, il savait pas… Comme il ne parlait pas l’anglais Il a choisi la rue Cadet. L’Apprenti Il se sentit bien humilié Lui directeur de société Qui employait mille ouvriers. L’Apprenti On l’bouscula mi-dévêtu Les yeux bandés comme un pendu, Trébuchant dans le bruit des fers, Du feu, du vent et du tonnerre, L’Apprenti. Il croyait bien en f’sant c’truc là Être plus riche, mais voilà : Qui dit maçon dit solidaire, Alors ses frères le tapèrent. Ce fut d’abord l’Hospitalier Puis vint le tour du Trésorier Qui lui réclama sans façon De régler sa capitation. “Il faut bien payer tes outils !” Qu’ils disaient à notre apprenti. |
L’Apprenti Devint un frère très estimé Parlant avec humilité, Amoureux de l’humanité. L’Apprenti, Les officiers disaient de lui : “Il est très bien cet apprenti !” Et l’on admirait l’air jovial De cet anneau de pur métal, L’Apprenti. L’Apprenti était assidu Jusqu’au beau jour où un tordu Lui embrouilla soudain les yeux. L’Véné lui dit : “C’est pas sérieux, N’écoute pas les racontars, Maçon rime pas avec cornard”. Ses frères eurent p’t-être tort ce soir là De rire de son triste cas. Pendant qu’ lui était à l’équerre Sa femme… Sa femme!… s’envoyait en l’air. L’Apprenti Est un vieux maître à présent Un peu courbé, ventripotent Mais l’esprit vif et clairvoyant. L’Apprenti A tout compris en un seul soir, Depuis à chaque tenue y s’marre D’penser à celles qui s’initient Pendant c’temps là dans votre lit, Apprentis. |
Deuxième partie : “Immersion en salle humide” |
Décor : le bar d’une salle humide
Paul (les loges de la Folie) au piano-bar
Marie en Grande Maîtresse des banquets
Une pancarte indique le nom du troquet : « Aux Trois frères ».
Une plaque de rue indique que la scène se tient rue Cadet.
Une affiche d’information rappelle que la vente d’alcool est interdite aux mineurs de moins de 3 ans.
1- Aux trois Frères
Sketch de Alexandre, David et Benoist, interprété par eux-mêmes
Unbarman, seul derrière le comptoir, porte un tablier d’apprenti. Il essuie les verres.
Un type bien baraqué est assis à l’entrée du bar.
Barman, à part : C’est pas l’boulot qui m’fatigue, plutôt le milieu…
Barman déjà à la base, c’est pas forcement une sinécure, mais là j’ai comme qui dirait touché le gros lot…
Le patron, par exemple, c’est un original… les cendriers en formes de crânes humains sur toutes les tables, on peut dire que ça ne passe pas inaperçu, mais à la limite, bon pourquoi pas… Mais la disposition des tables… franchement… Tout le long des murs et rien au milieu. Les clients se tassent tous sur des banquettes, et y a pas de chaise en vis a vis… pour les conversations intimes c’est quelque chose… Sur les 20 tables, y a une perte sèche de 20 places assises… c’est pas une idée d’original ça ?
Et Monsieur a aussi des desiderata : les horaires d’ouvertures : midi minuit, pas une minute avant ou une minute après,…
Et ça ?!? (Montrant le tablier), c’est un outil de travail ça ? Le dernier des bougnas porterait pas ce cache sexe… je me fous de la flotte partout… Et Monsieur ne veut pas que je porte autre chose…
– ” Relevez la bavette vous serez protégé ” voilà ce qu’il me répond…
Et puis il a aussi des lubies : Pour le service, il faut que je tourne que dans un sens… Toujours… Je n’dois pas passer par le milieux de la salle… le parquet doit être moisi et en miette, j’en sais rien… Toujours est il qu’il y a placé un damier noir et blanc pour bien repérer la zone dangereuse au lieu de faire réparer… En même temps, il a raison, pas un de ses client ne marche dessus… des habitués… des originaux aussi…
J’vais pas médire, mais vous laisser juge… voilà comment c’est passé mon premier jour…
Un homme bien habillé rentre dans le bar, ne passe pas par le milieu, évite la mosaïque et vient se mettre au zinc.
Barman – Bonsoir,
Compagnon – Bonsoir, tu es nouveau ici ? Je ne t’ai jamais vu ici.
Barman, un peu surpris – Euh oui, j’ai commencé ce matin. Qu’est ce que je vous sers ?
Compagnon – Ha d’accord, moi je suis plutôt un habitué, du genre colonne de comptoir si tu vois ce que je veux dire ! Comme d’habitude, j’attends un maître !
Barman, un peu surpris – Ha ….
Le serveur s’exécute et commence à préparer un mètre de Ricard…
Barman – La journée c’est bien passée ? Fini le boulot ?
Compagnon – Oui mais tu sais bien que le travail ne finit jamais et il va bientôt être midi la …
Barman (à part) – Midi ? Mais il presque 20h ! Et dire qu’il n’a pas encore pris son mètre …
Un deuxième homme bien habillé rentre dans le bar, interrompant l’aparté.
Maître – Enfin, je retrouve mon compagnon favori ! Viens là que je t’embrasse !
Le Compagnon rejoint le Maître. Ils se donnent l’accolade maçonnique. Le Barman les observe un peu surpris.
Compagnon – Viens que je te présente le nouveau Barman !
Maître – Bienvenue dans la maison mon ami ! (Il embrasse alors le Barman)
Barman (à part) – Le patron m’avait prévenu que les clients du coin étaient plutôt libres …
Maître – T’en fais pas pour les tournées mon gars, c’est moi qui régale, j’ai une ardoise ici. Je suis au trentième à côté, là.
Compagnon – Oui et finalement il est logique que ce soit l’apprenti barman qui soit au service ! Très chouette ton tablier !
Barman, fier de lui – Le mètre est prêt !
Maître – Presque… plus qu’un nœud de cravate et ce sera parfait… (le maître noue sa cravate)
Barman, au Maître – Ha mais tu es avocat en fait ?
Compagnon – Quelle perspicacité ! Comment as-tu deviné ? Tiens je te laisse ma carte si tu veux…
Barman (à part et perplexe) – J’ai dû rater quelque chose, l’un est maître par rapport à son compagnon… mais son compagnon est avocat alors que son maître semble être son compagnon…
Maître – Garçon !!! 2 verres de blanc s’il te plait !
Le Barman sort deux verres et une bouteille de blanc et fait ainsi la batterie du rite français.
Les deux frères tapent trois coups avec leurs verres pleins sur le comptoir avant de les vider cul sec.
Maître – Dis voir on ne te voit plus en ce moment aux soirées !
Compagnon – J’ai oublié la tenue la dernière fois…
Maître – Dommage tu as raté un passage sous le bandeau, je te dis que quand on l’a introduit, il ne faisait pas le malin !
Compagnon – Et vous étiez nombreux ?
Maître – Oui on était une quarantaine et je peux te dire qu’il s’est pris quelques bonnes boules noires.
Barman (à part) – Effectivement ils sont libres… voire libérés !
Maître, au Compagnon – Il va falloir qu’on file, c’est bientôt midi ! Tu as pris ta tenue cette fois ?
Compagnon – Oui t’inquiète, et puis on se sent moins nu avec !
2- Brèves de salle humide
Dialogues interprétés par Guy et Malik, sur des textes inédits (ou maçonnisés) de Guy et Julio
MÉMOIRE
MALIK – Tu sais qu’hier soir on était en visite… on a participé à une tenue exceptionnelle… une cérémonie d’initiation magnifique !
GUY – Ah bon ! C’était quelle loge ?
M – (Il réfléchit désespérément) Comment s’appelle cet animal aux grandes oreilles ?
G – Un lapin ?
M – Non… ça ressemble à un cheval…
G – Un âne ?
M – Oui, c’est ça ! (Il se tourne vers les coulisses) Anne ! Comment s’appelle la loge qu’on a visité hier soir ?
MIXITÉ
GUY – Il paraît qu’au GO, vous allez accepter les Soeurs…
MALIK – Oui ! Mais tu sais, avec ma libido, j’angoisse à l’idée de travailler en mixité.
G – Je te rassure, Malik, n’aies aucune crainte ! Dans une saine mixité notre libido est parfaitement inhibée.
M – C’est bien ça qui m’angoisse… !
ESSAIMAGE
MALIK – La loge de Jacques, tu savais qu’ils essaiment ?
GUY – Quoi ? Les Vrais Amis Réunis ?
M – C’est ça. Les Vrais Amis Réunis. Ils se désunissent.
G – Pas vrai ?
M – Si ! Les vrais… les Vrais Amis.
G – Il y avait du tirage ?
M – Surtout du grattage ! À propos de démocratie : suffrage républicain pour les uns, élection pour les autres.
G – Ce n’est pas la même chose ?
M – Il y a élu et élu ! Il y a ceux qui sont désignés par l’élection et ceux qui sont désignés pour l’élection.
G – Oui, c’est comme pour le GADLU. Y’a ceux qui travaillent à sa gloire…
M – … et ceux qui travaillent à sa perte.
G – Enfin, l’essentiel c’est qu’on travaille !
M – Mais tout ça, c’est du tricotage… Une maille à la croix, une maille à l’enfer.
G – Et les anciens, les vieux singes… dans tout ça ?
M – Tu veux dire les vieux sages ? Ils ont quitté le navire…
G – Eux aussi ? Comme des rats avant le naufrage…?
M – Sauf qu’une partie de l’équipage s’apprêtait à les bouffer de rage.
G – Comme en 69, pour la Commune de Paris ?
M – Non ! Comme en 70 ! en 69, c’est les chats qu’ils ont bouffés…!
L’un et l’autre : Ah ! Ah ! Ah !
G – Tu nous vois sortir cette plaisanterie devant des sœurs ?
M – Hélas non ! C’est bien pour cela que je plains les Frères des Vrais Amis Réunis. Ils acceptent désormais de recevoir les Soeurs !
G – Évidemment, ce sera moins drôle.
M – Il y aura des compensations…
G – Que veux-tu dire, des flirts ?
M – Probable ! Mais… flirter… est-ce aimer ?
G – Essaimer…? Comment tu l’écris ?
L’un et l’autre : Ah ! Ah ! Ah !
G – Au fait, pour pouvoir essaimer… Ils étaient nombreux ?
M – Oui, nombreux à être déjà partis… C’est pour ça qu’ils ont décidé de changer de rythme.
G – Tu veux dire de rite ?
M – Non ! De rythme, le rythme des départs… Il en partait un à chaque tenue ; alors, du coup, ils sont tous partis!
G – Même le Véné ?
M – Lui, c’était le premier semeur…
G – Essaimeur ?
M – Non! semeur… de zizanie… !
G – Eh ben ! Je comprends qu’ils aient choisi de se désunir des Vrais Amis Réunis.
M – Ils n’ont pas eu le choix, c’était essaimer ou laisser se vider la ruche.
G – Et comment vont-ils l’appeler, leur nouvelle ruche ?
M – Les Vrais Amis Choisis.
G – Et Pierre, et Jacques ? Qu’ont-ils choisi eux ?
M – Ils n’ont pas eu le choix. Ils sont forcément restés aux Vrais Amis Réunis, puisque les autres ont choisi de partir entre amis plutôt que de rester réunis entre faux amis…
G – Je ne te suis pas…
M – Pourquoi me suivrais-tu ?… On n’essaime pas, nous !
G – Tu as raison.
L’un et l’autre – (ils se lèvent et se donnent l’accolade)
(En chœur ) : On n’essaime pas, on s’aime trop, nous !
3 – Fraternité
Sketch interprété par Hubert et Jean-Marie
Auteur : Julio
L’un – Tu vois ce Frère appuyé au comptoir ?
L’autre – Celui qui a une cravate jaune ?
L’un – Ce cave ? Non, non ! L’autre, à côté…
L’autre – Avec des moustaches ?
L’un – Ah non ! Pas cet imbécile !
L’autre – Alors… celui qui discute avec le barman ?
L’un – Ne me parle pas de cet enfoiré ! Non ! Tu n’vois pas… ? Tiens… là… celui qui boit sa bière.
L’autre – Ah oui ! Eh bien ?
L’un – Eh bien ce frangin, j’peux pas l’encadrer !
4 – Sagesse
Sketch interprété par Hubert et Jean-Marie
Auteur inconnu
L’un – Vénérable Maître ! Savez-vous ce que je viens juste d’apprendre à propos d’un de nos FF. Compagnons ?
L’autre – Avant que tu ne me parles de ce Compagnon, es-tu absolument certain que ce que tu vas me dire est vrai ?
L’un – Euh … C’est à dire … Non. Je l’ai juste entendu dire…
L’autre – Bien, tu n’es donc pas certain que ce que tu vas dire est la vérité. J’espère en tous cas que c’est fraternel, ce que tu as à me dire sur ce frère Compagnon ?
L’un – Ben … pas exactement…
L’autre – Donc, tu veux me dire quelque chose de désagréable pour notre frère compagnon sans être sûr que ce soit vrai… Est-ce au moins utile pour moi ce que tu veux me dire ?
L’un – C’est difficile à dire… plutôt non, en réalité !
L’autre – Tu m’accorderas donc que tu souhaites me confier quelque chose de désagréable sur ce frère, qui ne me sera d’aucune utilité et dont tu n’es pas sûr. Ne crois-tu pas qu’il vaut mieux, dans ce cas, te taire ?
L’un – Si, Vénérable Maître, je vois bien que vous avez raison. Je me tairai donc.
(Il se calle gravement sur son siège et se plonge dans la lecture d’un bouquin)
L’autre – (il se lève et s’adresse au public 🙂 C’est par ce genre de raisonnement que cet ancien Vénérable Maître est passé à la postérité comme un grand sage.
C’est aussi du fait de ce genre d’attitude qu’il n’a jamais su que ses frères baisaient sa femme…
5 – Boire
Sketch interprété par Hubert et Jean-Marie
Auteur : Hubert
– Mon papa il disait ” Tu verras, fiston, en France on aura un président de la République arabe. Et bien moi je vais te dire quelque chose d’encore plus fort. Dans le secteur y a une loge où ils ont un frère super chouette que tout le monde adore. Oui, et son prénom c’est Kamel. Je te fiche mon billet qu’un de ces quatre ils vont l’élire vénérable. C’est fort de café, non ? “.
– Moi je trouve que c’est très bien.
– Oui, à condition qu’on puisse encore manger du cochon et boire du pinard.
– Quel rapport ? Tu oublies qu’il y a des musulmans laïques, à plus forte raison quand ils sont chez nous.
– A propos de pinard, y a un gros problème. Non, pas un, deux. Un, c’est la fréquentation. Elle baisse. Comme me l’a dit le F. Anselme, ” moi et mes copains nous venions surtout pour les agapes. Les tenues, on avait donné depuis vingt ou trente ans, parfois plus. On connaissait tout par cœur mais on faisait pas du mauvais esprit, on venait quand même, corps présent. Ce qu’on aimait nous c’est la graille et tout ce qu’on se racontait. Surtout de la philosophie et des histoires de cul. Et on picolait, on picolait, ” rien que du bonheur “, comme disent les zozos. Après, il fallait digérer, se trouver un coin dans le temple pas trop éclairé avec un mur derrière et un copain à côté qui te file un coup de pompe si tu te mettais à ronfler ou qui te retienne pour pas que tu t’étales, si tu penchais à bâbord ou à tribord. Maintenant les tenues sont tristounettes, le matin parce que tu te dis que l’apéro, tintin. Et l’après-midi parce que la sieste retintin. Tu as plus de raison de dormir. Alors, les copains et moi on se sent obligés d’être moins assidus.
– Tu disais qu’il y a deux problèmes.
– Oui le deuxième c’est le Frère servant, il est à deux doigts de la faillite. Comme il me dit : ” Ceux qui viennent encore, et y en a pas beaucoup, ils boivent moins. Autrefois des frangins très fraternels ils pouvaient te faire sauter les p.v., maintenant, fini, peau de balle et variété, avec leur informatique, tout de suite tu es dans la machine et plus personne il peut te faire sortir. Alors, dès le deuxième verre le frère devient tristounet. Il pense aux Bleus, à sa voiture. Le goût du pinard ou du pastis a de l’amertume parce qu’il rêve déjà du troisième qu’il ne pourra pas boire. Alors il dépérit. Et moi je dépéris avec lui “.
6 – Al Zaïmer
Sketch interprété par Hubert et Jean-Marie
Auteur : Hubert
– Alors ton paternel c’était un fana de Le Pen ?
– Oui.
– Bizarre. Et il faisait partie de notre confrérie ?
– Surtout pas, pour lui la maçonnerie c’était la maison du diable.
– Et comment tu as fait ?
– Motus, bouche cousue. Il n’a jamais su que j’en étais.
– Et Le Pen, il le connaissait bien, il l’avait rencontré ?
– Mon paternel c’était surtout sa fille qu’il appréciait.
– Il la voulait comme présidente ?
– Mais non, mon père ça fait longtemps qu’il a rejoint l’Orient éternel.
– Pardon. Toutes mes condoléances.
– Douze ans.
– Pardon ?
– Peut-être treize.
– Que veux-tu dire ?
– La fille, douze ou treize ans.
– Toutes mes excuses pour la supposition, mais ton papa il n’était pas un peu pédophile ?
– C’est vrai, il nous aimait beaucoup. Un papa affectueux avec ses enfants. Mais ce qui l’intéressait c’était la politique, avant tout, il aimait la politique. Il avait senti que la petite Le Pen, elle avait un grand avenir. Il misait sur elle. Juste avant il avait misé sur le PC et puis sur Arlette.
– Arlette ?
– Laguiller. Et quand elle a pris sa retraite il a été déçu. Heureusement, il avait rencontré la famille Le Pen,
– C’est quand même pas pareil.
– Pour mon père c’était pareil. L’Arlette et la Marine elles ont des couilles, qu’il disait.
– Ah bon !
– C’est vrai que l’Al-Zaïmer ça commençait à lui trottiner dans la cervelle.
– Désolé. Ton papa il avait ce problème ?
– Oui et moi aussi, c’est juste le début. Paraît-il c’est génital, enfin con. Congénital, voilà.
– L’emmerdant, c’est qu’on sait pas ce que c’est, d’où ça vient ni pourquoi.
– A mon avis, ce sont les Arabes.
– Les Arabes !
– Oui. Ou les Juifs. Une espèce de complot judéo maçonnique.
– Qu’est-ce qui te fait dire un truc pareil ?
– Le nom : Al-Zaïmer c’est comme Al-Akhbar ou Al-Jazzeera ou Al-Qaïda.
– Mais là on est avec les Musulmans, pas avec les Juifs.
– C’est kif kif bourricot, ce sont des frères, ils étaient tous dans le désert et comme ils en avaient marre de bouffer que du sable, ils sont venus chez nous. Mais j’ai oublié le prénom. Tu le sais toi ? Al-Zaïmer c’est un Isaac ou un Mohammed ?
– Je ne vois pas le rapport.
– C’est le virus. Ils nous ont amené ce foutu virus qui trottine dans la cervelle. C’est pour dominer le monde. Mais il faudrait savoir si c’est au nom d’Allah ou de Yahveh que ce foutu terroriste d’Al-Zaïmer il nous terrorise. Savoir au nom de qui, pour préparer l’antidote.
– Tu crois que le GADLU il s’occupe de nos petits cerveaux ?
– Pourquoi pas ? Qui le sait ? Qui nous le dira ? Ouille, ça trottine, ça trottine. J’ai la cervelle en compote. Faut que je prenne de l’aspirine.
7 – Colonnes d’harmonie
Sketch interprété par Hubert et Jean-Marie
Auteur : Hubert
– Tu as fait tes trois bises au vieux Gaston ?
– Bien sûr je les ai faites.
– Tu sais qu’il continue à boulonner : il a choisi le plateau de grand manitou de la colonne d’harmonie.
– C’est du courage, à 102 ans il aurait droit à la retraite ou à l’honorariat.
-Aucun intérêt, la retraite il nous aime trop, il veut rester avec nous. Et l’honorariat, finie la gratuité, ils continuent à te faire payer plein pot, sauf si tu es SDF. C’est pour leurs frais. A Paris, leurs seigneuries roulent en Mercedes ou en BMW et s’ils doivent allumer des feux en Océanie ou au Kamchatka ils refusent de voyager en classe économique. Et je parle pas des dîners à l’œil.
– Tu crois ?
– Je suis sûr.
– Et le vieux Gaston pourquoi il a voulu la colonne d’harmonie ?
– C’est pour la grosse caisse.
– Il est musicien ?
– Pas du tout.
– Alors pourquoi tu me parles de grosse caisse ?
– Parce qu’il aime.
– D’accord mais pourquoi il aime ? Y a une raison ?
– Il y en a une.
– Accouche, c’est pour laquelle ?
– C’est personnel, ça me gêne de te dire ça. Tu comprends, il est vieux, c’est pas de sa faute.
– Faute de quoi ?
– Il a un problème du côté des rintintins.
– Qu’est-ce que c’est les rintintins ?
– C’est façon de dire.
De dire quoi ? Tu nous fais mijoter.
– Tu le répèteras pas ?
– Bien sûr que non.
– Les in-tes-tins.
– Les rintintins c’est les intestins ?
– Façon de parler.
– Et alors ?
– Il choisit toujours des musiques où il y a beaucoup de badaboums.
– Des badaboums ?
– Oui, des cymbales, du tambour, de la grosse caisse. Surtout la grosse caisse.
– Je vois toujours pas.
– C’est simple. Quand la grosse caisse explose, il peut péter c’est une infection, Ses frères le savent. Il faut surtout faire attention de ne pas se mettre sous le vent du climatiseur.
– C’est triste cette histoire.
– C’est pourquoi il ne faut pas le répéter. A propos, tu ne sens pas une drôle d’odeur ?
(Le vieux renifle autour de lui d’un air soupçonneux, se lève, renifle en direction du public)
– C’est vrai, ils ne sentent pas bon. C’est la faute des dames, elles se parfument trop.
(Le vieux s’approche des dames, renifle à nouveau)
– Tu crois que le problème vient de là ?
– Je crois.
– Moi je sens plutôt comme une autre odeur, comme qui dirait qui serait sur toi.
– Ah bon ? Sur moi ? Bizarre.
(Le vieux renifle ses doigts, ses manches, se penche vers ses genoux)
– Tu as raison, ça sent un peu. On est le combien ?
– Le 22.
– Dix + 12 – 5, j’enlève 4, je multiplie par 2. Je fais la racine carrée. Je trouve 21. Tu es sûr qu’on est le 22 ?
– Plus que sûr.
– Tu m’étonnes. Enfin, restons fraternels, on va pas se crêper le chignon. En plus toi, le chignon, façon de parler. De toutes façons 21 ou 22 y a qu’un jour d’intervalle, ça change pas grand chose.
– Pas grand chose pour quoi ?
– Pour elle.
– Qui c’est elle ?
– La couche. Je l’ai changée le 15, donc c’est pas elle qui peut sentir.
8 – Je m’égare… du Nord
Sketch interprété pas son auteur, Patrick (Les Loges de la Folie), inspiré de Raymond Devos
Mes SS et mes FF\ . . . Mes SS et mes FF\ . . . Je reviens hagard . . . du Nord.
Figurez-vous que toutes mes tentatives pour aller en tenue à Liège ont échoué. Je m’étais dit que pour éviter les bouchons de Liège, je ferais mieux de prendre le train. Je décide alors de me rendre à la gare du Midi, d’ailleurs il devait être midi… Sur le trajet, je découvre qu’on ouvre plein de travaux au Midi “. Ahhh !”
Alors je me suis rendu directement au Nord.
Je franchis les colonnes de voyageurs, et une fois sur le parvis, je fais 3 pas à gauche puis 3 pas à droite, et là je m’adresse au premier surveillant que j’aperçois : quel quai pour Liège s’il vous plaît ? Il me dit de demander au second surveillant qui est responsable des activités au nord.
Je m’y rends et j’y vois quelqu’un de très agité, en train de faire des signes kabbalistiques, je me suis même demandé s’il n’était pas un peu marteau… De ses propos j’ai compris qu’il s’adressait à un débutant pas très éclairé sur ses nouvelles instructions. Je lui fais un petit signe qu’il me rend aussitôt. Désolé, dit-il, mais il ne comprend rien, i(l) rame. Je lui demande s’il est apprenti, il me dit oui, mais con, pas. Je lui demande si je peux faire appel à ses lumières pour m’orienter sur la bonne voie. Il me répond : oui, quel aiguill-âge avez-vous ? Ah, la tuile ! J’en reste sans voix ! Oui, mais sans voie point de train. Je lui demande un moment de réflexion.
Il me dit qu’il y a des cabinets au sous-sol pour cela.
Je lui réponds que c’est un vrai coupe-gorge.
Ah oui, me dit-il, certains y voient un signe.
Le doute m’étreint, et vous le savez aussi bien que moi mesdames et messieurs : qui trop étreint le rate.
Vous avez déjà voyagé ? me demande-t-il
Je lui réponds que oui, depuis l’âge de trois ans, avec mon parrain, et dès que j’ai eu 5 ans j’ai pu voyager non-accompagné.
Il me dit : pour augmenter votre confort, adressez-vous au maître des banquettes, il vous installera, et si vous le voulez, il y a aussi les voies des seniors…mais Mesdames et messieurs, je ne vous les conseille pas . . . elles sont impénétrables.
Il continue …Prenez plutôt l’Euro-Star, il est flamboyant neuf et il s’arrête aux à la toute nouvelle gare de Liège; qui aurait coûté un milliard de briques de 1 €.
Je lui dis que cette gare est du grand oeuvre.
Oui, me dit-il, c’est une réalisation d’un grand architecte qui unit les fers.
Mais pourquoi voulez-vous aller à Liège ? me demande-t-il
C’est comme si vous demandiez à un Parisien pourquoi il veut aller à Aix !
Il me dit : Monsieur je n’aime pas qu’on me raille.
Je lui dis : Monsieur le surveillant, je me voulais seulement être un bout-en-train !
Mais, Mesdames et Messieurs, je m’égare….
A propos . . . Ces lignes sont-elles sûres ?
Oui, absolument me répond-il, car on vérifie si les tabliers des ponts restent réguliers et de bonne constitution.
Je me dis alors que la tradition anglaise est vraiment une référence … é-patante. Il rajoute que ces anciennes voies écossaises, sont encore et toujours bien acceptées. Il m’apprend aussi que les écossais allaient aussi avoir leur propre TGV, le Thalys-ker.
Mais Mesdames et Messieurs, je m’égare…
Et… Quelle voie pour Liège ?
I’m dit : La voie six
J’lui dis : Où çà ?
I’m fait : La voie là !
Mais qui donc ?
La voie six !
…
Mais de toute manière, pour Liège vous aurez beaucoup de retard car il y a des grèves me dit-il.
Ah bon ?
Oui, depuis ce midi, nous subissons une batterie de réclamations, me dit-il.
Pour quel motif les wagons restent au rang? je lui demande
A cause des ouvriers : les uns pour une augmentation de salaire – leur train de vie est trop élevé – les autres parce qu’on leur a supprimé leur commission…
Et ça se termine quand ?
A minuit les voies seront ouvertes car ils quitteront leurs ateliers !
Je lui dis : Monsieur le surveillant je vous remercie pour vos lumières sur la situation et je ne manquerai pas de tisser un tapis d’éloges auprès de votre vénérable institution.
Je suis resté un moment sur le quai des brumes de mes hésitations, puis je m’en suis retourné chez moi.
Voilà pourquoi, mes SS\ et mes FF\ , je reviens hagard du Nord.
9 – La Tirade
Inspirée de celle de Cyrano, écrite et interprétée par Jean-Paul (Les Loges de la Folie)
– Mon F\ votre planche était très ennuyeuse.
– C’est tout ?
– Oui !
– Ah ! non, c’est un peu court. Il vous manque mon F\…
On aurait pu dire oh bien des choses en somme, en variant le ton.
Agressif :
Moi mon F\ une pareille planche j’en aurais fait une messe pour catho du dimanche.
Gracieux :
Vous qui maniez à ce point l’illusion, ne tenteriez-vous pas l’élision ?
Historique :
Plus tard ! Les vieux aux jeunes initiés raconteront – oui j’y étais fiston.
Jouissif :
Ce torrent, cet abîme de phrases fait que quand vient la fin arrive aussi l’extase.
Manche à balle :
Vénérable, le second surveillant m’empêche d’écouter de par ses ronflements.
Médical :
Je prescris Buscopan et Gardénal pour soigner in petto cette diarrhée verbale.
Menuisier :
Cette planche quand la rabote t-on ?
Pathétique :
Et dire qu’il la refait, le coquin, la semaine prochaine à ACSO quatre-vingt.
Pédant :
Je ne connais rien de plus chiatique que de lire la dernière encyclique.
Pratique :
La prochaine mettez la sur le web, on la diffusera sur le net.
Provincial :
Cré vin diou, après un tel babillage, je quitte l’atelier pour pointer au chômage.
Rituel :
Vénérable n’est-il donc point depuis deux heures au moins minuit de minuit plein ?
Voilà ce qu’à peu près mon F\ vous m’auriez dit si vous aviez un peu de lettres et d’esprit, mais d’esprit vous n’en n’eûtes jamais un atome et des lettres seulement les trois qui riment avec maçon mais sans cette cédille qui en change le son.
10 – L’ancien et l’apprenti
Sketch interprété par Hubert et Jean-Marie
Auteur : Hubert
– Bonsoir mon frère. (avec le sourire)
– Bonsoir… (d’un ton sec)
– Je suis nouveau… et je voudrais avoir quelques conseils…
– Ha oui ?… et pourquoi moi ?
– Parce que je crois que tu es un de plus anciens de cette Loge…
– ” LE ” plus ancien… effectivement. C’est d’ailleurs moi qui ai fondé cette Loge.
– Ha oui ?… Et tout seul ?…
– Heu… Oui… enfin presque…
– Ne faut-il pas que 3 la dirigent, 5 l’éclairent et que 7 la rendent juste et parfaite ?…
– Mais si, bien sûr ! (énervé)… Mais nous étions que 6… J’ai alors invité mon beau frère pour faire le 7ème.
– C’est un frère votre beau frère ?
– Pas du tout !… mais il me fallait un 7ème luron !
– C’est interdit ?
– C’est interdit !… Ha, Ha, Ha !… Elle est bonne celle-là !…
– Mais alors… les autres frères… ils ont dit quoi ?… et à quoi ont-ils servi ?
– Hé bien… à pas grand-chose… C’est moi qui ai tout fait !
– Tout fait ?… cela a dû être très dur ?
– Évidement. (d’un ton prétentieux)
– Tu as servi tous les plateaux à la fois ?… Tu étais quoi ?…
– Heu… non… Mais ils ont fait comme j’ai dit…. Après tout, c’était moi le Vénérable Maître, donc le patron et le commandant !
– Ils ont fait comme tu as dit ?… Il n’y avait pas de rituel ?
– Au départ si… mais je l’ai revu complètement… trop ringard !… Pas assez moderne !
– Mais on ne peut pas changer un rituel comme ça ?… Ne faut-il pas que cela passe en commission et en demander l’autorisation avant ?…
– Demander une autorisation ?… A qui ?… Tu rigoles, ça demande trop de temps !
– Pourtant, il y a un règlement du GODF, puis les constitutions d’Anderson… et puis…
– Pffft !… Et puis quoi encore ?… Et gnagnagna… et gnagnagni !… Que des clowns !
– Alors elle n’est pas légale cette Loge.
– Mais qu’est-ce que en sait, toi, la bleusaille ?… T’es à peine Apprenti… du lait coule encore de ton nez, et déjà tu veux me donner des leçons ?…
– Non… je n’ai pas cette prétention… mais je m’étonne, voilà tout !
– Mon p’tit, si tu commences à te poser des questions… tu n’es pas sorti ! Ha, Ha, Ha !
– Ha bon ?… pourtant je pensais que lorsque l’on entre en Maçonnerie c’était justement pour se poser des questions… et que les anciens frères étaient là pour nous aider et pour nous guider ?…
– Bêtises que tout ça !… C’est du chacun pour soi ici !… On vient ici pour faire des rencontres, puis des affaires… et surtout pour gagner de l’argent… et rien d’autre !… Ha, Ha, Ha ! Si tu n’as pas d’argent, mon p’tit… tu ne seras jamais un bon Maçon !
(Le jeune Apprenti reste un instant rêveur…)
– Mais cette loge a aujourd’hui un rituel traditionnel qui respecte la pensée philosophique Maçonnique… Qu’est devenue la Loge que tu as créée ?…
– Mais… c’est… que … (très énervé)… Cela ne te regarde pas !… Tu m’énerves à la fin avec tes questions !… Fous-moi la paix maintenant !
(Les deux hommes se tournent le dos, silencieux. Puis, l’ancien se retourne brusquement vers l’apprenti…)
Mais au fait… Que voulais-tu me demander… et que voulais-tu savoir ?…
– Ho !… Rien de particulier… Je souhaitais savoir quel sens tu donnerais toi… au mot ” Fraternité “…
11 – Ne me tuile pas
Dit par Jean-Paul (Les Loges de la Folie)
Texte de Yves Lal. inspiré par Jacques Brel
Ne me tuile pas J’ai tout oublié Tout peut s’oublier Y’a longtemps déjà Qu’Halzeimer est là Je suis en retard J’ai traîné au bar Comme on’s connait Et vite fait bien fait Ni vu ni connu Hop sur une colonne Personne qui espionne Ne me tuile pas (4x)…/… |
Quoi ! je n’peux pas rentrer Moi ton ex-véné Qui t’ai parrainé Et même initié Depuis qu’t’es expert Y faut voir ton air Çà tu f’ras carrière Comme certain d’tes Frères Allez fait pas çà Ou j’entendrai pas Cet’ planche qui pour moi Vaut un viagra Ne me tuile pas (4x)…/… |
Ne me tuile pas Je t’inventerai Des carrés si longs Que même toi et moi On en revient pas Pour toi spécialement Des attouchements Encore plus vibrants Qu’un sextoy géant Des mots d’passe si cons Que nous en rirons Comme de vrais couillons Ne me tuile pas (x 4)Donc t’es bien décidé |
12- Harangue
Prononcée par François-Régis
Inspirée d’une proclamation de Victor Hugo, à la Chambre des députés, contre le parti clérical.
Mers FF\, mes SS\,
ATTENTION !
De grâce, écoutez-moi !
Votre festival est manipulé par une main dangereuse.
Redoutez cette main ! Quittez, Quittons le festival !
Car quelle est la main qui le manipule ? Celle du Parti d’en Rire !
Défions nous de ce parti !
Instruire les initiés, ce n’est pas de la rigolade.
N’abandonnons pas au Parti d’en Rire l’instruction des Apprentis, l’âme des Compagnons, le développement des Maîtres, en un mot : l’avenir de la maçonnerie !
Écartons nous de ses risées et de son souffle sulfureux ! Que la chaîne formée par nos Maîtres vénérés ne devienne pas l’objet de ses railleries !
Ce festival est une FOIRE qui porte un masque. Il prend des allures de liberté, il a le goût de la liberté, mais il n’est pas la liberté. La liberté de rire, c’est en réalité le refus d’obéir ! Ne la confondons pas avec l’esprit maçonnique. Elle en est l’ennemi ! Ne confondons pas esprit et humour, quand même !
Dac et Campion sont les ennemis d’Anderson !
Ne mêlons pas notre Ordre à leurs fables, à leurs calembours, à leurs saillies, à leurs canulars, à leurs chansons.
Le Parti d’en Rire gangrène l’esprit maçonnique. Tous les Hauts Dignitaires en témoignent !
Je peux le faire !
La maçonnerie s’altère depuis qu’il infiltre ses orients, ses vallées et ses camps.
C’est lui qui dégonde les portes de la Tradition. C’est lui qui érige en vertu la satire et la gausserie.
Son histoire veut s’inscrire dans celle du progrès humain ? Mais elle est à pleurer de rire.
Souvenons-nous : Par un puéril anticléricalisme, c’est lui qui a détourné dans une impasse une solennelle procession pascale à St Brieuc. A la Grande Loge des Maçons Séparés, c’est lui qui a réintégré des maçons justement radiés. C’est lui qui s’est ri du 1500ème anniversaire de la naissance de la France en célébrant le blasphème du F\ Clovis… Clovis Hugues. C’est lui qui a vendu un faux legs maçonnique à la plus prestigieuse Loge de cet Orient… Il s’en vante et c’est en vente à la cafétéria.
Avec Campion, il a montré son cul ; avec Dac et Blanche, il a initié les Babus. Avec Laurel et Hardy vous devenez compagnons d’une NOUBA dévoyée.
Mais c’est IGNOBLE !
C’est IGNOBLE !
Quittez ce festival qui confisque l’esprit de la Tradition, dégrade les Dignitaires à l’Orient, abaisse l’étalon des Maîtres, dénude la maçonnerie et menace l’Ordre d’une diabolique confusion : partout où il y a un Parfait Initié, le PDR met un bouffon.
Partout, Hilarion, défie Guénon.
Voilà ce qui fait du parti d’en rire un vrai danger public.
Prenez garde à son jeu pervers qui laisse entrevoir pour tout idéal maçonnique la RÈGLE transgressée, l’ORIENT brocardé, les SAUTOIRS satirisés, les RITUELS parodiés, les SYMBOLES dénaturés, la LANGUE DE BOIS arrachée, l’ŒIL du delta crevé, les colonnes mutilées… les outils dispersés !
FF\ et SS\ , pendant qu’il est encore temps, quittez ce festival !
13- La Tradition (dzing, boum , tralala)
Chanson de Yves Lal. (Les Loges de la Folie) interprétée par son auteur
Air de “le jouet extraordinaire” de Claude François
Quand j’étais un petit garçon, je savais pas pourquoi Quand des messieurs venaient chez moi, Mon père les embrassait. J’étais sûr qu’il n’avait qu’un frère et là y’avait des tas, Ils étaient gros, ils étaient gras Et ils buvaient pas mal de bières.Ils faisaient ” smak ” par la gauche, ” smak ” par la droite ” smak ” une troisième fois Sur une épaule ils s’tripotaient Quoi ! Y z’étaient z’agents secrets !Tout étonné la première fois quand je fus abordé Car jusqu’ici j’avais la paix, mon foot et mon tiercé C’est alors qu’ils m’ont proposé amour-fraternité Quelques questions, un bandeau noir Et j’ai du alors voyagerÇà m’a fait ” blopblop ” au premier ” wowwow ” au deuxième ” rhaââh ” au dernier Un peu de flotte, un coup de lance flamme Et maçon ad vitam eternam |
Quelques années se sont passées en gants et tablier Avec son air de conspirer le Véné m’a demandé Je cherche un mec pour faire second, T’es bon aux percussions, Voilà comment je suis rentré dans la commissionSi il fait ” paf ” le Véné, ” toc ” le premier ” patâât ” je leur réponds Çà saute, çà danse, çà tourne en rond Qu’est ce que c’est gai d’êt’ Franc MaçonEt dès minuit, travaux finis, au bar on s’réuni De l’intello au vrai prolo chacun a son avis Mais quelque soit ses opinions Il n’y a qu’une seule façon De tempérer les discussions, C’est d’se tourner vers le garçonEt on fait ” hop ” une tournée ! ” dzing ” ta santé ” glouglou ” pour les afonds Çà boit, çà rote et çà radote Tradition toujours tu l’emportes` Çà boit, çà rote et çà radote Tradition toujours tu l’emportes |
14 – Le Véné aussi
Chanson de Jean-Charles (Les Loges de la Folie) interprétée par son auteur
Sur l’air de “Félicie aussi”, de Fernandel
Dans une loge de province J’étais en représentation On y est reçu comm’des princes Il paraît qu’ c’est la tradition A la porte trois fois je sonne Mais dans le couloir n’y a personneJ’arrive le templ’ était vide Et les frèr’ en chambre humide Le véné aussi La maison était d’époque Et plutôt de styl’ baroque Le véné aussi V’la le frère secrétaire Qui propos’ de prendr’ un verre Le véné aussi Le bar était assez sale Et les chais’ plutôt bancales Le véné aussiCertains jouaient à la manille Un frèr’ alluma la télé Quand le maître des cérémonies Revint à la ré-alité Dans le cabinet d’ réflexion L’profan’ attend l’i-nitiationOn pénétra donc en nombre Dans le templ’ qui était sombre Le véné aussi C’est les plombs quelle misèr’ Qui ont pété à la dernière Le véné aussi Le couvreur fit la grimace Il empestait la vinasse Le véné aussi Ils mir’ la main aux bougies Ell’s étaient toutes jaunies Le véné aussi |
La cérémonie d’ouverture Et l’accueil des délégations Fut une courte procédure Il frappa trois coups c’était bon Pendant qu’on cherchait l’initié Je faisais le tour du chantierIl manquait deux ou trois cases Au tapis qui était nase Le véné aussi Les colonn’ quelle surprise Penchaient comm’ la tour de Pise Le véné aussi Au ciel la voût’ étoilée N’était qu’une toil’ d’araignée Le véné aussi Le compas mis sur l’équerre Avait un’ patt’ de travers Le véné aussi Quand l’ profane vit la lumière Il tomba le cul par terre Le véné aussi |
15 – Le Maçon
Chanson de Pierre (Les Loges de la Folie) interprétée par l’auteur
Découvrons ce monde très complexe Houzé, houzé, Plein de gens qui sont de tous les sexes Houzé, houzé, Qui composent la Maçonnerie Et toutes ses bizarreries C’est bourré de FF. et SS. Même à voile et vapeur Y’a surtout des trucs plein de bonshommes Qui excluent toujours tout’ les bobonnesRefrain Tout tout tout Vous saurez tout sur le Maçon Le vrai, le faux, Membre au GO Le régulier Vraiment buté Et le DH plein de moustaches GLFB Siliconé Tout tout tout Vous saurez tout sur le Maçon |
Voyons dans les autres obédiences Houzé, houzé, Si on observe d’autres déviances Houzé, houzé, Regardez au Droit Humain Un cocktail manichéen Un quart de jus masculin le rest’ très incertain Et aussi étrange que c’la paraisse Les mecs y causent comme des gonzessesEn reluquant chez les Réguliers Houzé, houzé, On voit des choses qui nous font hurler Houzé, houzé, Ils ignorent tous ces frangins Traités comme des clandestins Car eux sont de droit divin Réduit à peau d’ chagrin Boum, boum, boum ici c’est radio Londres Les athées stupides nous font de l’ombre |
16 – Trompettes de l’Unicité
Chanson de Yves Lag. (Les Loges de la Folie) interprétée par l’auteur
En 1723 de l’au’côté d’la Manche Un certain Anderson qui ne manquait pas d’planches Pondit un opuscule, oui, nos Constitutions Qui aujourd’hui encore président les Maçons Aurait-il pu, ce frère, s’imaginer la suite De ce qui nous advint sans se taper une cuite La grande loge d’Angleterre voit sans compromission Les obédiences pousser pour que des champignonsRefrain Trompettes de l’unicité Vous êtes bien mal embouchéesUn premier concurrent, le grand orient de France Donna le coup d’envoi de cette parturience Rattrapée en cent ans par des frères malins Qui pénétrèrent les sœurs au sein du Droit humain Pourquoi s’arrêter là quand les idées cheminent Il suffit de créer la grande loge féminine Les enfants de la Veuve multiplièrent les fils Qui se firent rectifiés ou partirent à Memphis |
Déjà que l’on s’emmêle les pinceaux dans les rites Entre les écossais et ceux d’la modernite Mais tous on s’était dit qu’on a un seul Logos Jusqu’à l’apparition de la loge Lithos Un peu comme la GL, le grand orient s’effrite Les unisexuels s’font traités d’hypocrites La grande loge mixte peut-être avant le GO Vient d’être présentée sur les fonds baptismauxJe demande pardon pour cette chanson honteuse Car j’en ai oublié dans cette famille nombreuse Ceux qui vont, réguliers, dans le massonick park Comme l’ordre de Malte, chevaliers de la Marck Vu l’immense succès de ces loges qui percent Ne faut-il pas ouvrir de nouveaux fonds d’commerce Comme les adventistes du septième jour et plus A moins de fusionner un jour avec l’Opus… |
Entracte |
La Paella a été préparée avec talent par le F\ Servant, Jean-Louis, du temple de la Pioline
L’entracte a donné lieu à quelques animations en plein air :
1 – Intro loufoque
Écrit et déclamé par Michel
Inspiré de “la méthode du discours” de Pierre Dac
Vénérables maîtres bien en chair
Et vous tous mes frères, mes Soeurs et mes amis, en vos grades de caporal chef de carrière à lieutenant colonel en passant par maréchal des logis… nous voilà.
C’est avec émotion mais non sans une certaine émotion que je prends la parole en ouverture de ce festival, temple de la loufoquerie, au frontispice duquel on aurait pu écrire :
” Nul n’entre ici… Jean Moulin ” comme le demandent à corps et à cris les Résistants de la première heure !
Profitons de cette occasion pour reprendre le flambeau de nos frères vénérés, d’hier ou d’avant-hier, ou de la semaine dernière, ceux qui ont forgé silencieusement mais efficacement le fier levain qui demain ou après demain au plus tard, fera germer le grain fécond du ciment victorieux, au sein duquel, enfin, sera ficelée, entre les deux mamelles de la fraternité universelle, la prestigieuse clé de voûte qui ouvrira à deux battants la porte cochère d’un avenir meilleur sur le péristyle d’un monde nouveau.
Notre devoir est tout tracé, sachant que, si le passé fut terrible à bien des égards, si le présent est désespérant à bien d’autres égards, fort heureusement il semblerait que l’humanité n’a aucun avenir, ce qui est rassurant.
Que notre Fierre Pine, dans ce monde de brute, soit le symbole du travail à accomplir et à ce propos, au lieu de nous vautrer sur les matelas de l’inertie, nous devrions employer tous les moyens, licites ou pas, pour que notre pierre brute soit enfin dotée à brève échéance d’un statut légal. Ainsi, nous pourrons travailler au centre de l’union, ou par très loin du centre, à l’ombre d’une pierre brute nationale et bien de chez nous, au dessus des mesquines discussions intestines, d’une pierre brute en un mot, qui réalisera la communion des cœurs et des esprits en un rassemblement intégral des volontés agissantes et dans un élan de réconciliation définitive, fraternelles, altruiste et inaltérable à l’humidité, même par temps de pluie.
Que les choses soient claires, si je place cette citation en exergue, c’est pour en faire ressortir de manière fulgurante, l’état de léthargie dans lequel se trouve placé notre faculté à exporter en dehors du temple les vérités acquises dont la relativité ne peut laisser subsister le moindre doute dans l’esprit de tous ceux qui savent que l’objectivité des choses ne prend sa valeur propre qu’en raison de l’altération des phénomènes constitutifs qui trouvent leur aboutissement logique dans l’origine même du concept platonicien opposé à la dialectique kantienne.
Ai-je été assez clair ?
Si nos travaux commencent à midi, ne cherchons pas midi à quatorze heures sinon la minute de vérité risque de se faire attendre longtemps.
Alors mes frères et mes Soeurs, tenons-nous prêts. Tenons nous prêts de manière à ce que nos talons solidement rivés sur le plancher de nos principes, nous donnent la force morale d’élever nos cœurs à la hauteur des coudes, en un geste solennel afin de recueillir bientôt le fruit de nos efforts dans une atmosphère libre, sédative et à juste titre, doublement ignifugée, sans oublier de garder un œil sur le passé glorieux de nos frères vénérés d’hier, d’avant-hier ou de la semaine dernière, car croyez-moi, c’est encore en regardant fixement derrière soi qu’on court le moins de risques de recevoir dans le nez ce qui est destiné au bas du dos. N’oublions pas non plus que notre engagement est exaltant dans une époque où les choses n’ont de valeur que par rapport à celles qui n’en ont pas. Continuons donc à œuvrer dans le bon sens, sans crainte et sans faiblesse, mais aussi sans forfanterie, à prodiguer nos efforts afin que l’optimisme raisonné conserve plus que jamais sa nationalité française, en digne serviteur de notre grand Rabelais, pour le plus grand bien du maintien légitime d’un état de choses que nous désirons meilleur que celui dans lequel il se trouvait avant d’être dans celui où il se trouve maintenant. Car rien n’est plus semblable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose.
Nous sommes ici pour apprendre en toute humilité, conscients que nous ne savons rien mais en ayant en mémoire que ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.
L’exemple glorieux de ceux qui nous ont précédés dans le passé doit être unanimement suivi par ceux qui continueront dans un proche et lumineux avenir, un présent chargé de promesses que glaneront les générations futures, délivrées à jamais des nuées obscures qu’auront en pure perte essayé de semer sous leurs pas, les esprits mesquins, que la circonstance et la foi du peuple en sa destinée rendront vaines, illusoires et diarrhéiques.
Que la franc-maçonnerie soit à la pensée rétrécie ce que la main de ma sœur est à la culotte d’un zouave, réciproquement et inversement.
Que la véritable et sincère fraternité maçonnique soit celle sur laquelle on peut absolument compter, surtout quand on n’a strictement besoin de rien.
Et en ces temps où tout est fait pour le bling-bling, que le GADLU, (le Grand Argentier de l’Univers,) nous apporte ses bienfaits, au nom du pèze, du fric et du saint-frusquin.
Que ce Grand Argentier de l’Univers nous préserve des bavards impénitents, ceux qui parlent à la barbe de ceux qui les écoutent, jusqu’à ce qu’ils aient quelque chose à dire. Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler étant les deux principes majeurs et rigoureux de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir. N’écoutons pas les bouches d’or qui prétendent que ce n’est pas parce qu’on a rien à dire, qu’il faut fermer sa gueule, ainsi que ceux qui, par ailleurs, n’ayant rien à dire, veulent néanmoins que ça se sache. En effet, quand on sait ce qu’on sait, quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on ne peut pas s’empêcher de penser ce qu’on pense ! Mais est-il bien utile d’en faire tout un fromage ?
Il ne me reste plus qu’à souhaiter à nos loges tout ce que nous pouvons leurs souhaiter et même au-delà, afin qu’elles puissent accomplir l’œuvre à laquelle elles sont dévolues dans une atmosphère propice à regrouper les bonnes volontés éparses qui, sans elle, continueraient de s’ignorer, (comme disait Simone,) dans un climat serein dont l’affectibilité ne le cédera qu’à une euphorie de bonne aloi, indélébile et entièrement prise dans la masse de cette pierre brute dont les formes, à peine suggérées, nous appelle à couler le bronze de notre terre fertile.
Nos travaux ne sont pas terminés car rien de ce qui est fini n’est jamais complètement achevé tant que tout ce qui a été commencé n’est pas totalement clos, inversement et réciproquement.
Mes frères et mes Soeurs, vous l’avez deviné, ce texte est inspiré de l’œuvre d’un autre franc-maçon fort connu, Pierre Dac, de son vrai non : André Isaac, né le 15 août 1893 à Chalon sur Marne, mort le 9 févier 1975 à Paris, frère de la loge ”les compagnons ardents” à la GLF, chevalier de la Légion d’Honneur, croix de guerre de 14/18 et de 39/45, deux palmes, cinq étoiles et médaillé de la Résistance. (Excusez du peu.)
A la grande question : ”Qui sommes nous, d’où venons nous et où allons nous” il aurait pu répondre : ” Je suis franc-maçon, je viens du monde profane et j’y retourne. ”
C’est donc en son honneur mes frères et mes Soeurs que je lève mon verre en formant le vœu sincère et légitime de voir bientôt se lever le froment de la bonne graine sur les champs arrosés de la promesse formelle, enfouie au plus profond de la terre nourricière, reflet intégral d’un idéal et d’une mystique dont la liberté, l’égalité et la fraternité sont les quatre points cardinaux en face d’une laïcité massive, indéfectible, imputrescible et inaltérable de lapin.
Libertude, Egalitude, Fraternitude et Lassitude, vive le couscous royal.
2 – L’Atelier a perdu la tête
Chanson interprétée par l’auteur : Guy
Sur l’air de “on n’a pas tous les jours 20 ans”
L’Atelier a perdu la tête, Sur son rituel il s’assied, Se prépare à faire une fête Au frangin qu’il vient d’initier.Apprentis pour le coup loquaces, Compagnons et Maîtres’ en riant, Autour du Véné à l’Orient, Reprennent ce refrain cocasse.Refrain : Francs-maçons arrêtons le temps, Suspendons-le juste un instant, Le temps de perdre la raison, D’entrevoir les bas ho … rizons. Improvisons un rituel Sans les outils habi … tuels ; Soyons complèt’ment con … contents, Francs-maçons arrêtons le temps.Moquons-nous des degrés des grades, Faisons cliqueter nos métaux, Pendant qu’ not’ nouveau camarade Au glaive entam’ra le gâteau. |
Abreuvés du sang de la treille, Mettons à nu la vérité, Trois fois en tout’ fraternité Embrassons le cul des bouteilles.RefrainFormons une païenne chaîne, Sans règlement, sans foi ni loi, Faite d’anneaux hétérogènes Inspirés des rites Gaulois.Pour finir enfin cette fête, Montrer notre éminent amour Pour la maçonn’rie et l’humour, Reprenons ce’ refrain à tue-tête :Refrain |
3 – à l’orgue de Barbarie, Bernard
Accompagné de son orgue de Barbarie, Bernard joue et interprète 3 chansons sur des paroles de Julio
Marcel et le GADLU
Sur l’air du “Jazz et la Java” de Claude Nougaro
1 Chaque jour un peu plus Y’a I’GADLU qui s’installe Alors la rage au coeur Marcel crie au scandale Et reniflant partout l’odeur de sainteté Il traque le goupillon en bouffant du curé.Refrain Quand Marcel est, quand Marcel est là Le GADLU s’en, le GADLU s’en va Il y a d’l’orage dans l’air, il y a de l’eau dans le gaz Entre Marcel et ce GADLU là ! 2 Quand je reviens béat d’une tenue écossaise Voilà Marcel qui râle au nom d’la voie française Mais quand je crie bravo à Desmons et sa clique C’est l’GADLU qui m’engueule d’être aussi archaïque. |
3 Pour moi Marcel GADLU c’est du pareil au même Chacun de son côté dit qu’c’est l’autr’ qui blasphème Pour moi Marcel GADLU dans le fond c’est tout comme Quand l’GADLU dit Amen, Marcel dit merde à Rome. 4 Marcel GADLU copains ça doit pouvoir se faire Pour qu’ils se serrent la main j’en appelle à mes Frères Glorifions le GADLU pour faire suer les bigots Et infiltrons Marcel dans les loges de Bineau ! |
Notre atelier bleu
Sur l’air de “Le Lycée Papillon”
REFRAIN On n’est pas des imbéciles Qu’on nous prenne pas pour des bleus Dans notre a teu teu Dans notre a teu teu Dans notre atelier bleu |
I – Soeur Labélure ! – Présent ! – Vous connaissez bien tous nos rituels Et bien dîtes-moi ce qu’est le serment Comment on le prête et je vous rappelle Que je donne dix quand je suis content.- Mon frère Inspecteur je sais tout ça par coeur : Le serment se prête sur un bookmaker Tel que le Compass ou l’Bottin mondain Sur le jeu de l’oie et sur l’urticaire En enl’vant son gant pour s’gratter la main – Très bien répondu, je vous donne 5 pas plus2 – Frère Lépicier ! – Présent ! – Sur le symbolisme vous êtes admirable Dîtes-moi ce qu’est la règle des trois D’ailleurs vot’parrain fut-il pas comptable De la loge P3, donc répondez-moi.- Mon frère Inspecteur je sais tout ça par coeur : La règle des trois c’est trois hommes d’affaire Qu’achètent des cordons avec des métaux Qui font dans la pierre et l’alimentaire Et puis qui s’refilent les meilleurs tuyaux. – Lépicier bien dit, vous aurez 9 et demi.3 – Soeur Lapommade ! – Présent ! – Vous êtes la première en grande expertise Répondez j’vous prie a cette question Pour qu’un atelier travaille à sa guise Quels sont ses outils quelles sont leur fonction – Mon frère Inspecteur je sais tout ça par coeur : Nous avons le livre pour goûter l’ivresse Un maillet d’Véné anti-vénéneux Nous portons l’épée pour combatt’ l’herpes Et l’ordre debout pour les boutonneux. – Bien c’est clair et net, mais ça n’vaut pas plus de sept. |
4 – Frère Houzet – Présent ! – Vous fréquentez bien les loges régulières Et bien parlez-moi de cet Anderson Qui ouvrit la Loge unie d’Angleterre Et qui écrivit les Constitutions.- Mon frère Inspecteur je sais tout ça par coeur : Le Comte d’Anderson est né d’une sirène Avec de branchies et des pieds palmés Pouvait pas parler, il ép’lait a peine Et f’sait pas trois pas sans se tordre les pieds. – Le sujet est neuf, bravo vous aurez 9.5 – Soeur Hâche… Dédée H ! – Présent ! De toutes nos pratiques vous êtes avertie Citez-moi quels sont nos différents rites Leurs signes, leurs mots, leurs cérémonies Répondez-moi bien, répondez-moi vite.- Mon Frère Inspecteur, je sais tout ça par coeur : C’est le RER qui s’pratique sous terre On écosse les pois au R.E.A.A. Au rite français le GADLU doit s’taire Au rite égyptien on adore le Râ. – C’est nul, soeur Dédée, ça mérite une fessée !6 – Frère Cancrelas! – Présent ! – Toujours apprenti ça me rend morose Y’a plus d’cinquante ans que vous êtes maçon En maçonnerie savez-vous que’que chose Répondez-moi oui, répondez-moi non. – Mon frère Inspecteur, moi j’ne sais rien par coeur : Oui j’suis apprenti ça fait plus d’un lustre C’est si pénard sur la colonne du Nord Et puis comme plus tard j’veux d’venir Illustre En m’taisant tout l’temps j’aurai jamais tort. – Je vous dis bravo, mais je vous donne zéro. |
Tout va très bien Vénérable Maîtresse
Sur l’air de “tout va très bien Madame la Marquise” de Misraki-Pasquier-Allum (1936), par ray ventura et ses Collégiens
-1- Allô ? Allô, allô, Jeanne ? Quelle nouvelle ? Absente depuis 30 jours Au bout du fil je vous appelle Que trouverai-je à mon retour ?Tout va très bien, Vénérable Maîtresse Tout va très bien tout va très bien Pourtant il faut il faut que l’on vous dresse Un bilan de nos p’tits chagrins… L’Hospitalière, dans la détresse Elle est partie avec la caisse Mais à part ça, vénérable Maîtresse, Tout va très bien tout va très bien.-2- Allô, allô, Martine ? Quelle nouvelle ? La veuve n’aurait donc plus de tronc ? Expliquez-moi, ma Sœur fidèle, C’est arrivé de quelle façon ?Cela n’est rien, Vénérable Maîtresse Cela n’est rien tout va très bien Pourtant il faut il faut que l’on vous dresse Un bilan de nos p’tits chagrins… Les Surveillantes, quittant leur place Ont déclaré : nous on se casse ! Mais à part ça, vénérable Maîtresse, Tout va très bien tout va très bien.-3- Allô, allô, Pascale ? Quelle nouvelle ? Les colonnes sont décapitées ? Expliquez-moi, ma Sœur modèle, Comment cela s’est-il passé ? |
Cela n’est rien, Vénérable Maîtresse Cela n’est rien tout va très bien Pourtant il faut il faut que l’on vous dresse Un bilan de nos p’tits chagrins… Fuyant le Nord, les Apprenties Se sont établies au midi Mais à part ça, vénérable Maîtresse, Tout va très bien tout va très bien.-4- Allô, allô, Claire ? Quelle nouvelle ? Qu’est donc cette mutinerie ? Expliquez-moi, car je chancelle, Comment cela s’est-il produit ?Eh bien voilà, Vénérable Maîtresse Votre plateau étant vacant Trois Compagnonnes, misérables traîtresses Se sont installées à l’OrientEt c’est alors qu’les Surveillantes Sur le champ ont pris la tangente Tandis qu’les mutines à l’Orient D’mandèrent aux autres d’en faire autant Voyant qu’ça sentait pas très bon La Veuve a fui avec le tronc Et c’est ainsi qu’aux cabinets On a jeté votre mailletMais à part ça, vénérable Maîtresse, Tout va très bien tout va très bien. |
Final
|
1 – Jules ou le faux Frère
Complainte interprétée par Alain, dont les refrains sont repris en choeur par les festivaliers à qui ils ont été distribués.
Paroles de Julio et Alain sur l’air de “le fils père”, chanson originale de Pierre Chagnon
1 Il était beau il s’app’lait Jules Venait tout juste d’être initié Quand un soir de solstice de lune Par la mixité fut tenté. La sœur qui lui fit des avances Encore bien cotée à l’argus Lui dit : Si tu changes d’obédience J’te dévoilerai tout mon cursus.Refrain Amour, amour tu nous fais faire des folies Amour, amour tu nous fais bien du mal Il lui d’manda: Bien qu’ je soye apprenti Serai-je promu ? Elle lui dit : C’est fatal ! Et quand il prêta son serment Elle lui montra l’attouchement Auquel on reconnaît dit-on Une maçonne d’un maçon.C’est alors qu’il comprit Sa honte et sa misère Un malaise le prit Jules était un faux- frère.2 Pour cacher son horrible faute Il prit des tas de précautions. Dans sa loge d’hommes plus que tout autre Il s’rangeait sous le fil à plomb Mais hélas il perdit la face Son Véné l’ayant fait app’ler Lui dit : Va-t’en, Jules, je te chasse J’veux pas d’faux- frère dans l’atelier.Refrain Amour, amour tu nous fais faire des folies Amour, amour tu nous fais bien du mal Le pauvre Jules connut l’infamie Le coup faillit lui être fatal. Près d’ses soeurs il devint pâlot Il n’obtint même pas un plateau Tandis qu’ ses frères qui ont des scrupules Ne serrent plus la pogne à Jules. |
Et de son cœur meurtri Bien des sœurs abusèrent On n’est pas respecté Quand on est un faux- frère !3 Un soir dans une loge clandestine Il entre décidé a tout Il vit une sœur, une frangine Qui ref’sait les gueules pour quat’ sous Pour effacer les traces De la tête du malheureux Elle lui remodela la face Avec les traits d’un fesse-mathieu.Refrain Amour, amour tu nous fais faire des folies Amour, amour tu nous fais bien du mal Le pauvre Jules reprit goût à la vie En s’lisant disparu dans I’journal. Et maintenant moche et flétri La peau d’ son crâne faisant des plis Sur les colonnes on peut le voir Jules a r’ pris le travail au noir. Néophytes méfiez-vous De celles qui cherchent à plaire Ne faîtes pas comme Jules Le malheureux faux- frère !
|
2 – Trio de ouf
Chanson interprétée par son auteur Yves Lag.
Paul au piano
Reprise en choeur elle clôt le festival en une joyeuse farandole.
Sur l’air de “Il tape sur des bambous” de Philippe Lavil
1- Une tenue pleine de vibration Est une question d’ambiance Dépend l’trio aux percussions Pour donner la cadence Si le Véné qu’est à l’Orient A l’tempo dans le sang Soutenu dans son rythme dément Par ses deux surveillants2- Ils connaissent bien la partition Et tous les pas de danse Si l’ DJ chipote ses boutons C’est parti pour la transe Faut les voir s’exciter comme des fous Ils se rendent coup pour coup Mieux vaut les prévenir qu’à minuit Tout l’monde sera parti3- Çà nous coûte un max de pognon Ces maillets qu’ils bousillent On est trop court avec les troncs Trouver ailleurs des billes Mais une loge de jamaïquains Leur propose un contrat Payer en briques de shit et de joins Çà ils s’y voient déjà |
RefrainAvec leurs petits maillets ils tapent comme des fous Et dans leur symbolique çà veut dire beaucoup Bimbadaboum GADLU es-tu parmi nous ? Sans toi une tenue çà veut rien dire du tout Avec leurs petits maillets ils tapent comme des fous Pif, paf et pouf et v’la tout le monde debout Sur des incantations comme dans les rites vaudou Semper vivant, ouzé, ouzé, coucou c’est nous |
Les Parvis étaient illuminés par les dessinateurs SaT, DDE, Lucan et Mucha |