1
Quand j’suis sorti de la brumace
Et qu’on a fêté mes trois ans,
L’parrain m’a dit : « Y’a l’fils Boaz
Qui lui aussi est impétrant,
Tu devrais faire sa connaissance. »
J’ai fait c’que m’a dit mon parrain
Et d’puis qu’je suis dans l’Obédience
Boaz c’est mon meilleur frangin.
Comme on a suivi l’Instruction
On nous a élevé Compagnon.
REFRAIN
Avec mon frère Boaz,
On se quitte jamais, attendu qu’on est
Tous deux natifs d’la race
Des frères d’la rue Cadet.
On a l’âme sereine
Et les bras ballants, tournés vers l’Orient
Nos regards se promènent
ça nous fait passer l’temps.
2
Lorsqu’en tenue y’a des bobonnes
Qui viennent parfois nous visiter,
Avec Boaz, ben, on s’étonne
Qu’on n’est pas pour la mixité.
On cache notre concupiscence
On fait pas voir qu’on est pressé
De mieux faire leur connaissance
Et par trois fois d’les embrasser.
Mais comme on s’fait traiter d’ « phallo »
Alors on reste comme deux ballots.
REFRAIN
Avec mon frère Boaz,
On se quitte jamais, attendu qu’on est
Tous deux natifs d’la race
Des frères d’la rue Cadet.
On s’dit qu’on a d’la veine
Et le cœur battant pour le sexe charmant
On attend qu’elles reviennent,
ça nous fait passer l’temps.
3
On va souvent voir l’Vénérable
Pour lui d’mander son opinion.
Aux agapes on s’empresse à table
Pour lui servir double ration.
« Vous d’vriez lui cirer les godasses »
Que nous a dit le Surveillant.
Dans l’atelier, moi et Boaz,
Comme nous y’a pas plus méritant.
Comme on a lu tout Anderson
On a même eu d’la promotion.
REFRAIN
Avec mon frère Boaz
On se quitte jamais, attendu qu’on est
Tous deux natifs d’la race
Des frères d’la rue Cadet.
Et plus tard trent’ troisième,
On s’dira souvent: « Vrai! Au Grand-Orient,
On a fait des fredaines,
On a bien passé l’temps