CABOTINAGE
Piécettes de théâtre : Galu Imperator, Tronc de la Veuve, Parodies de rituels : Franc-Glouton, Rituel des voyous, Rituel d'ouverture du bar, Ordre des Mopses, Tuilage selon Béru Sketchs : Essaimage, Le funambule, Le secret, Bons et Mauvais Maçons, Cours préparatoire, l'Affilié, Orient Éternel, Salle d'attente, Post Mortem, Dispute, Interview, Remords, Silence de l'Apprenti, Drame dans les Parvis, Intérim, Interob, Tout est en tout
Extrait de “Parodies maçonniques”.
In “La Franc-maçonnerie, un monde secret”. André DAPREY – Édit. SIPE Paris 1983
La Dame de la loge des Mopses
Vers 1740, il y a dans la noblesse et la bourgeoisie un véritable engouement, né de l’influence maçonnique, pour les sociétés secrètes et tout ce qu’elles apportent de nouveau. C’est d’abord le Grand Architecte de l’Univers qui vient remplacer le Dieu barbu, sévère et vengeur du catholicisme, et qui satisfait le besoin de religion tout en libérant du clergé inquisiteur. C’est aussi le côté théâtral des cérémonies avec leurs décors somptueux, le secret, et surtout le serment avec ce qu’il implique de mystère et d’angoisse. Et puis, des motifs plus puérils : les banquets, les chansons, le port de l’épée et, il faut bien le dire, l’idée d’égalité et de fraternité qui, à l’époque, vous prenait un petit air d’encanaillement…
Tout le monde ne peut entrer en maçonnerie, notamment les femmes. Grande est parfois la déception. Si bien qu’il se crée des parodies maçonniques.
En 1738, l’Ordre des chevaliers rameurs et dames rameuses, En 1740, l’Ordre de la félicité.
En 1747, l’Ordre des fendeurs et fendeuses, espèce de maçonnerie forestière, créé par le Chevalier de Beauchaine, maçon, surtout fabricant de décors et, disent les historiens, ” trafiquant en gros de grades et rituels”. Il eut un gros succès et fut suivi de ” l’Ordre de la cognée, des Chevaliers centeniers “, etc.
La Dame de la loge des Mopses
” L’Ordre des mopses “, qui fit beaucoup parler, fut fondé en 1737 à Vienne (Autriche). Il utilisait un rituel maçonnique. La conscience des adhérents était en paix, ils ne tombaient pas sous le coup de l’excommunication de Clément XII.
Cet ordre était placé sous le signe du chien, symbole de fidélité et d’attachement : mopse en allemand signifie doguin, un petit dogue à poils ras et au museau écrasé.
Afin de ne pas inquiéter le clergé, les membres doivent être catholiques romains. On supprime le serment de secret et on se contente d’une promesse. On accepte les femmes, considérant que cela a été la grande erreur de la maçonnerie de les rejeter : elles ont droit à tous les grades. Dans chaque loge, il y a deux ” Grands-Mopses “, un homme et une femme.
Tout le rituel est adapté au monde canin. Lors de l’initiation, le récipiendaire ne frappe pas à la porte du temple, il ” gratte ” comme les chiens, trois fois, et on ne lui ouvre la porte que lorsqu’il ” hurle “. Le frère de la loge qui lui ouvre s’appelle ” le fidèle “. Le récipiendaire porte autour du cou un collier, on le tient par une chaîne.
A la fin des voyages, le grand maître demande au premier surveillant :
” Que signifie le bruit que l’on vient d’entendre ? ”
Le surveillant répond :
” C’est qu’il est entré ici un chien qui n’est point mopse, et que les mopses veulent le mordre “.
Le grand maître :
” Demandez-lui ce qu’il veut ? ”
Le surveillant :
” Il veut devenir mopse “.
Ensuite, c’est l’épreuve de l’obéissance.
Le grand maître poursuit :
” Demandez-lui s’il veut baiser les frères ? ”
Le surveillant :
” Oui, grand maître “.
Le grand maître :
” Demandez-lui s’il veut baiser le cul du mopse ou celui du grand maître ? “.
Et cela se termine généralement de la façon suivante :
Le surveillant prend le chien en étoffe ou en cire, à la queue retroussée qu’il a placé sur le plateau du maître de la loge, et applique son derrière sur la bouche de l’impétrant ou de l’impétrante.