CABOTINAGE
Piécettes de théâtre : Galu Imperator, Tronc de la Veuve, Parodies de rituels : Franc-Glouton, Rituel des voyous, Rituel d'ouverture du bar, Ordre des Mopses, Tuilage selon Béru Sketchs : Essaimage, Le funambule, Le secret, Bons et Mauvais Maçons, Cours préparatoire, l'Affilié, Orient Éternel, Salle d'attente, Post Mortem, Dispute, Interview, Remords, Silence de l'Apprenti, Drame dans les Parvis, Intérim, Interob, Tout est en tout
Sketch inspiré d’un sketch de Fernand Reynaud
Auteur : Julio
Créé au Festival d’Humour 2015 d’Aix en Provence
2 personnages
Une salle de remise en forme. Un homme pédale sur un vélo. Un autre s’installe sur le vélo d’à côté…
Le Vénérable V s’installe et fredonne : sur l’air de « à Paris en vélo on dépasse les autos »
Les parvis à vélo c’est vraiment plus rigolo
Quand j’arrive en tenue j’ai juste un peu mal au cul
À vélo j’suis champion c’est moi le roi du guidon
(Des vrais amis choisis je suis le Véné chéri)
L’Affilié A s’installe à son tour et fredonne : sur l’air de « à bicyclette »
Je suis venu de bon matin
Pour m’affilier chez des frangins
À bicyclette
Je vais retrouver des copains
Des Pierre des Paul et des Firmin
Des Bernard et des Sébastien
Et des Paulette
A- tu es bien le… Vénérable…?
V- oui, le Vénérable des Vrais Amis Choisis.
A- les vrais amis. Ils sont pas vrais les autres ?
V- les autres, je ne sais pas, les nôtres, oui.
A- (en riant) et puis on va pas se choisir entre faux amis… pas vrai ? Et comment vous vous êtes choisis ?… et qu’est-ce que vous avez fait des autres ?…
V- Bon ! Qu’est-ce que tu veux mon Frère… mon frère ?…
A- Marcel !… Voilà. Je viens d’Ambert…
V- Ambert… la fourme ? Moi je préfère celle de Montbrison…
A- j’arrive tout juste, et déjà tu insultes les Auvergnats ? Si c’est ça la fraternité… Merde !
V- Bon ! Je ne voulais pas… Qu’est-ce que me vaut ta visite d’Ambert ?
A- je viens d’être muté aux Douanes, à l’Orient…
V- à Lorient ! Alors qu’est-ce que tu fais à Marseille ?
A- Muté aux Douanes, je te dis…
V- Alors qu’est-ce que tu fais à Lorient ?
A- à l’orient de Marseille ! Merde !… Je cherche une loge où m’affilier… (il lui remet son CV ; l’autre le range dans son tee-shirt) Est-ce qu’il y a des sœurs dans la tienne ?
V- non ! Nous les honorons, nous reconnaissons leurs vertus, nous leur offrons des fleurs… mais pas de sœurs chez nous !(ou : pas de ça… pas de sœur chez nous !)
A- ça tombe bien ! Ma femme serait pas d’accord… mais quand même, vous en recevez ?
V- quelquefois…
A- mais je suis pas obligé de le dire à ma femme. Tu lui diras pas ?
V- écoute, mon frère…
A- Marcel !
V- oui, c’est ça, Marcel… si tu veux t’affilier chez nous, viens d’abord nous visiter.
A- ça dépend du rite, tout ça… À quel rite vous travaillez ?
V- Français Groussier.
A- Pas à l’Écossais ?
V- Français… Groussier !
A- c’est pas un peu grossier comme rite ? Pas de Bible, pas de GADLU, pas de Lumières, rien quoi !… l’Écossais, tout de même…
V- chez nous c’est le Groussier ! À prendre ou à laisser !
A- comme tu y vas ! Si c’est ça la fraternité, merde !… Ah ! Les vrais amis, vous vous choisissez bien…
V- écoute mon frère…
A- Marcel !
V- oui, c’est ça, Marcel. Écoute, mon frère Marcel, si tu veux nous connaître, tu viens vendredi à 20h…
A- 20 heures ? Ça fait tard ! Je sors des Douanes à 17 heures… à 16h le vendredi, 4 heures à poireauter… à quelle heure je vais sortir ?
V- à minuit !
A- Ah ! Ce que tu es drôle ! Ils sont tous aussi drôles dans ta loge, ta loge d’amis… choisis ? Je suis pas venu d’Ambert pour rigoler. On m’avait prévenu… les Marseillais…
V- bon, mon frère…
A- Marcel !
V- écoute Marcel : je n’ai rien contre les Auvergnats, je vais goûter la fourme d’Ambert, nous allons mettre à l’ordre du jour la visite des femmes, nous porterons des kilts pour faire écossais, nous avancerons l’heure de nos tenues… mais je te propose quelque chose : tu reprends ton CV maçonnique, tes clacs et tes clics, et tu vas voir mon collègue, le Vénérable des Vrais Amis Réunis… demain il vient faire son vélo.
A- je peux pas !
V- tu ne peux pas ?
A- je peux pas !
V- pourquoi tu ne peux pas ?
A- c’est lui qui m’a envoyé chez vous !…