Inspiré d’un sketch Durée 4mn
4 personnages:
2 SS: l’une inquiète (porte un masque), l’autre “libérée”.
2 FF: un VM et un frère inquiet (porte un masque)
La sœur inquiète entre en scène munie de son masque et d’un rouleau de papier-cul. Elle cherche la bouteille d’alcool et se lave les mains. Le Vénérable entre à son tour et s’approche d’elle.
VÉNÉRABLE – Ah ! ma sœur
Dis merci au GADLU qu’on puisse enfin se voir
Après tous ces longs mois confinés dans le noir.
SOEUR INQUIÈTE – (mouvement de recul)
Tu viens me faire du plat ? Non ! ne m’approche pas !
Recule au moins d’un mètre et fais bien attention
À toujours respecter la distanciation.
VÉNÉRABLE –
Mon haleine pourtant ne sent pas le Munster !
SOEUR INQUIÈTE –
Je n’y peux rien, ce sont les règles sanitaires.
VENERABLE – tu me tiens à l’écart avec plus de rigueur
Que tu n’en eus tantôt avec mon Orateur.
(Elle veut intervenir. Il lui coupe la parole)
Je vous ai vu tous deux en grande discussion
Pratiquer ce qu’on peut qualifier de… succion.
(Elle veut parler)
Non ! Ne proteste pas.
SOEUR INQUIÈTE –
Oh ! tu n’es qu’un goujat !
VENERABLE – Aurais-tu oublié ce que tu as promis
À la dernièr’ tenue, avant la pandémie ?
SOEUR INQUIÈTE – (elle confirme)
De m’affilier chez vous j’en avais le projet
Mais vos WhatsApp macho m’ont coupé le sifflet.
(Arrive, en furie, un frère muni de son masque ; il s’adresse à la sœur qu’il voit en difficulté)
FRÈRE INQUIET – Holà ! Que te veut ce maraud, cette putasse
Qui pas plus tard que hier voulut que l’on s’embrasse
Selon le rituel – Perfide processus ! –
Dans le dessein mortel de coller son virus.
(Une sœur, sans masque, entre à son tour pour les séparer)
SOEUR LIBEREE – c’en est assez mes frères, cessez vos empoignades !
On ne va pas mourir pour quelques accolades.
(La sœur inquiète met son nez dans son coude)
Et toi ma sœur, enfin, dis-moi pourquoi tu boudes.
SOEUR INQUIÈTE – Non, je ne boude point, j’éternue dans mon coude !
Et puis merde après tout. Ah ! j’en ai plein les basques !
(Elle arrache son masque)
Pour enfin respirer j’ôte céans mon masque.
FRÈRE INQUIET – Que fais-tu insensée, quelle imprudence folle.
N’as-tu pas lu dans les parvis le protocole ?
SOEUR LIBÉRÉE – Protocole mon cul, moi ça me fout en rage
De devoir suivre au pas cet obsèdent traçage.
(Elle balaye du pieds le sol pour en effacer les marques)
FRÈRE INQUIET – (en colère)
Tu t’époumones et tu baves sans précaution.
Tu vas nous infecter avec tes postillons.
SOEUR LIBÉRÉE – Ô rage au désespoir ! Ô postillons maudits.
Levons le couvre-feu, il est passé minuit !
SOEUR INQUIÈTE – (se met à pleurer)
Je dois vous l’avouer, je ne peux plus le taire :
Je n’ai jamais suivi les gestes barrières.
VENERABLE – (surpris)
Pourquoi donc tout à l’heure, comm’ si j’avais la gale
M’as-tu tenu, cruelle, à distance sociale ?
FRÈRE INQUIET – (sévère)
Tout Véné que tu sois, et malgré ton maillet
Tu ne peux t’opposer à son droit de retrait.
SOEUR INQUIÈTE –
Et le masque entre nous a aussi la vertu
De faire obstacle à ceux qui rêvent de plan-cul.
VENERABLE – (vexé) Comment peux-tu ma sœur me croire si fripon
De ne penser à toi qu’en terme d’érection ?
SOEUR LIBÉRÉE – (moqueuse)
Elle ne suspectait point, mon frère, ta droiture :
Elle n’avait pas, avant, pris sa température…
VENERABLE – Mettons un terme au mètre qui nous distancie
Et cessons de jouer à cette comédie !
SŒUR INQUIETE – (Elle se tourne vers le frère inquiet qui consulte son portable)
Hé ! que t’arrive-t-il ? à te voir si livide…
FRÈRE INQUIET – Je viens d’être alerté par l’appli post-covid.
Que contre le virus la bataille est perdue
Nous n’avons plus de tests et ni de papier-cul.
VENERABLE –
Tu es un con fini ! Covid est en déroute !
On n’est plus confiné.
SŒUR INQUIETE –
Merci Monsieur Raoult !
SOEUR LIBÉRÉE – (sort de son corsage un sachet)
Mais si tu crains encor’ que l’on te contamine
J’ai pour toi deux cachets d’hydroxy chloroquine.
FRÈRE INQUIET – (enfin rassuré)
Ah ! que j’enlève enfin ce tissu qui me gêne,
(Il arrache son masque)
Me voici libéré de cette quarantaine !
TOUS ENSEMBLE – (s’adressant au public)
Remercions le GADLU qu’on puisse enfin se voir
Après tous ces longs mois confinés dans le noir.